Nord-1601               

Nord 2500 Noratlas

septembre 1949 North american-A-5 vigilante

Vue d'un Noratlas (photo : Richard Ferriere) Vue d'un appareil de transport bipoutre Noratlas.

Premier avion de transport tactique conçu comme tel pour l'Armée de l'Air, le Nord 2500 Noratlas construit par la Société Nationale de Constructions Aéronautiques du Nord (S.N.C.A.N.) effectua son premier vol début septembre 1949 aux mains du pilote Claude Chautemps assisté de Georges Détré. Il reprenait une formule employée par les Allemands et les Américains (C-119 Flying Boxcar) pendant la Deuxième Guerre mondiale, avec les plans de queue supportés par deux poutres dans le prolongement des moteurs. Les propulseurs de ce premier prototype étaient des Gnome-Rhône 14R de 1.600 ch de puissance maximale entraînant des hélices tripales à pas variable. Le deuxième prototype fut équipé de moteurs radiaux Bristol Hercules 739 d'une puissance maximale de 2.040 ch au décollage dotés d'hélices à quatre pales Rotol. Cet appareil désigné Nord 2501 s'écrasa début juillet 1952 à Lyon en tuant ses cinq occupants, dont la célèbre aviatrice Maryse Bastié.

La version de série fut le Nord 2501 qui vola pour la première fois fin novembre 1952. La production qui s'étala jusqu'en octobre 1961 fut de 425 exemplaires en plusieurs versions, avec environ 170 machines achetées par la Luftwaffe et une autre partie achetée par l'aviation Israélienne (Heil Avir Le Israel). Le Nord 2501, officiellement baptisé Noratlas en 1953, fut évalué en Indochine, employé massivement en Algérie et fut finalement retiré du service en France en 1986 et remplacé par le C-160 Transall.

Equipé de moteurs radiaux à chemises louvoyantes Bristol Hercules 738 et 739 construits sous licence par la SNECMA, le Noratlas pouvait transporter une charge de plus de sept tonnes de fret, des pièces d'artillerie ou des véhicules militaires, il pouvait emporter 36 parachutistes, 45 hommes de l'Armée de Terre ou encore 18 civières. La soute centrale de grande capacité pouvait être chargée grâce à deux grandes portes situées à l'arrière du fuselage. Ces portes pouvaient être retirées pour permettre le parachutage de charges diverses.

Des variantes du Nord 2501 furent le N.2502 conçu à l'origine comme transport de passagers, le N.2504 aménagé en "école volante" destinée aux équipages français de la chasse anti sous-marine et le N.2508. Tous ces appareils disposaient d'une puissance d'appoint fournie par des réacteurs Turbomeca Marboré placés en bout d'aile.

Vue d'un Noratlas de la Federal German Luftwaffe (origine : Bombers, encyclopaedia of world aircraft - Kenneth Munson) Vue et plan d'un Noratlas N.2501 de la Federal German Luftwaffe.

Plans d'un Noratlas de la Federal German Luftwaffe (origine : Bombers, encyclopaedia of world aircraft - Kenneth Munson)

Caractéristiques du moteur SNECMA-Bristol Hercules :
En 1951, il devint urgent de trouver un propulseur fiable de la classe des 2.000 ch pour équiper l'avion de transport militaire Nord 2500. Aucun moteur n'étant disponible en France, SNECMA, à la demande de l'Etat, prit la licence du Bristol Hercules 758/759, et le contrat fut signé en mars 1951.
Ce moteur homologué en 1938 par les services officiels britanniques avait déjà été produit à plus de 60.000 exemplaires par la Bristol Siddeley Engine Ltd. lorsque SNECMA en prit la licence. Il équipait des avions de la Deuxième Guerre mondiale comme les bombardiers quadrimoteurs Handley Page Halifax, Short Stirling, et le Bristol Beaufighter. L'usine SNECMA de Billancourt, chargée de la fabrication de ce moteur, construisit environ 1.375 exemplaires entre 1953 et fin 1964.

Détails techniques :

Régime Vitesse de rotation Puissance Altitude
Puissance de décollage 2.800 tr/min 2.070 ch
2.120 ch
à 0 m
à 915 m
Puissance maximum continue 2.500 tr/min 1.630 ch
1.690 ch
à 0 m
à 1.525 m
Croisière maximum 2.400 tr/min 1.120 ch
1.230 ch
à 0 m
à 3.275 m
Survitesse limitée à 20 secondes 3.000 tr/min    

Les moteurs Hercules 758 et 759 étaient des radiaux sans soupapes à refroidissement par air, quatorze cylindres en double étoile, équipés d'un compresseur centrifuge à un étage et une vitesse. Le modèle 759 avait les mêmes caractéristiques que le 758 mais était doté d'un réducteur à mesure de couple, les deux types possédaient un réducteur épicycloïdal. L'alésage était de 146 mm pour une course de 165 mm, le rapport volumétrique de compression était de 7 à 1, le poids à vide du moteur avec magnétos, démarreur, pompe à essence, carburateur, anneau-support de moteur était d'environ 970 kg pour un modèle 758, 990 kg pour un modèle 759 avec un supplément de 80 kg pour le dispositif d'échappement et les déflecteurs.

Un Hercules 758 ou 759 était constitué essentiellement d'un carter-moteur en trois parties en alliage d'aluminium, d'un vilebrequin en trois pièces en acier forgé de grande résistance, de deux embiellages identiques constitués par une bielle maîtresse sur la tête de laquelle circulent six bielles secondaires, de quatorze pistons en alliage d'aluminium, de quatorze cylindres en aluminium forgé, de quatorze culasses en acier avec base en cuivre rapportée, de quatorze chemises en acier nitruré, d'un mécanisme d'entraînement des chemises de distribution commandé par un train d'engrenages disposé à l'avant du vilebrequin, d'un réducteur d'hélice à satellites coniques, d'un compresseur à un étage et une vitesse, d'un carburateur à injection entièrement automatique alimenté par une pompe de dosage de carburant à débit constant, de deux magnétos indépendantes alimentant deux bougies par cylindre, d'une pompe à huile alimentant le moteur en haute pression, d'une pompe de vidange d'huile, d'une pompe auxiliaire de récupération d'huile, d'un démarreur électrique avec dispositif d'attaque et de débrayage automatique, de quatorze pipes d'échappement libre en acier inoxydable, d'un dispositif de refroidissement du groupe cylindre et d'un bâti-moteur comportant six points d'attache.


Le document d'origine de la partie moteur Hercules a été aimablement fourni par Richard Marciniak. Une autre source documentaire est la plaquette SNECMA 1953 Fascicule Les moteurs à piston, Musée SNECMA.

- En complément, vue de la tombe de l'aviatrice Maryse Bastié (1898-1952), au cimetière du Montparnasse, à Paris, mai 2024. Sa carrière est résumée sur le côté droit du monument.
- Autre complément, vues d'un Nord 2501, immatriculation F-AZVM, code 62-SI. Vue frontale, latérale, de queue avec les deux portes de chargement en demi coquille, nacelle moteur gauche et poutre gauche. Salon du Bourget (Paris Air Show 2023).
- Autre complément, vue de ce dernier appareil en vol et largage de parachutistes par la porte latérale arrière. Forces françaises à l'entraînement, zone de saut de Toulouse, Fonsorbes, Haute-Garonne, septembre 2023. Photos aimablement fournies par Gérard Meilley.


Source partielle : Bombers, encyclopaedia of world aircraft - Kenneth Munson.

NORD 2501           
Moteurs(s)/Engine(s)   2 moteurs à pistons de 2.040 ch             Snecma (Bristol) Hercules 738 ou 758              
Envergure/Span 32,50 m (106 ft 7.5 in) Longueur/Length 21,95 m (72 ft 0.2 in) Hauteur/Height 6,00 m (19 ft 8.2 in) Poids total/Weight 20.600 kg (45,410 lb)
Vitesse/Speed 465 km/h à 1500 m            Plafond/Ceiling 7.100 m (23,290 ft)  Autonomie/Range 3.450 km (2,140 miles) Endurance/Endurance                     


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