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Le Rhône 18E

année 1917 Le rhone-28e

Vue d'un moteur Le Rhône 18E (photo : JN Passieux, musée SNECMA, décembre 2014) Vue d'un moteur rotatif Le Rhône 18E, 18 cylindres double étoile. Musée SNECMA, Melun-Villaroche, décembre 2014. A noter l'absence de conduit d'échappement, la soupape donnant directement sur l'extérieur.

Le propulseur Le Rhône 18E datait de 1913 et faisait partie de la large famille de moteurs rotatifs comprenant les groupes à sept ou neuf cylindres, largement utilisés pendant la Première Guerre mondiale.

Le modèle 18E était un 18 cylindres (deux rangées de neuf cylindres, modèle 9C, décalées de 20°) qui développait 160 ch au régime de 1.200 tr/min. Sa cylindrée atteignait 21,80 litres (alésage 105 mm, course 140 mm) et son poids était de 210 kg. Le taux de compression était de 5,1:1. La distribution comportait deux soupapes commandées par un culbuteur double et une seule tringlerie, l'alimentation se faisait par l'intérieur du moteur, le mélange étant amené aux soupapes d'admission par un conduit externe en cuivre et l'allumage était double. Ce groupe avait une longueur de 103 cm et un diamètre de 93 cm, sa consommation en essence était de 50 l/h et celle en huile, 11 l/h.

Comme le modèle 14D (deux rangées de sept cylindres, modèle 7B, puissance 120 ch à 1.200 tr/min), le type 18E était destiné aux courses de vitesse, Coupe Schneider pour hydravions et Coupe Gordon Bennett. Cependant ce moteur, magnifique mécanique compacte, était trop lourd et souffrait des mêmes défauts que 14D, couple excessif, masse en rotation importante, vilebrequin long et fragile, deuxième groupe de cylindres difficile à refroidir et alimentation simultanée des deux rangées de cylindres compliquée à mettre au point. Aussi, ce moteur ne fut pas accepté par les militaires et fut rapidement abandonné.

Avec ce moteur, la marque Le Rhône échoua dans sa conquête de la Coupe Gordon Bennett face à son concurrent Gnome, qui fournissait également des moteurs de 160 ch. Lors de la compétition de 1913, disputée fin septembre de cette même année à Reims, le pilote Eugène Gilbert ne put faire mieux, avec son monoplan Deperdussin, que troisième, finissant derrière Maurice Prévost (Deperdussin, moteur Gnome 160 ch) et Emile Védrines (Ponnier, Gnome 160 ch). Cependant, lors de ces rencontres, Gilbert fut classé premier dans le concours de hauteur, 5.795 m atteints, pilote seul, 4.350 m avec un passager et 3.640 m avec deux passagers.

Aussi, ce pilote fut plus heureux dans la Coupe Deutsch de la Meurthe disputée en octobre 1913, dans laquelle il termina premier, effectuant le circuit de 200 km (Saint-Germain en Laye, Senlis, Meaux, Melun et retour) en environ une heure et quinze minutes. Il put également, établir, fin octobre 1913, une record de vitesse sur le parcours Paris-Pütnitz (Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, nord de l'Allemagne), en parcourant sans escale, 980 km en un peu plus de cinq heures (vitesse moyenne d'environ 190 km/h).


La société Le Rhône fut absorbée par Gnome en janvier 1915. Sous le nom Gnome-Rhône, furent fabriqués environ 20.000 moteurs pendant la Première Guerre mondiale. Titulaire d'une licence Gnome avant le conflit, le motoriste allemand Oberursel copia les Le Rhône pendant les hostilités. Un autre moteur couramment employé fut le Clerget de puissance équivalente, monté par exemple sur le Sopwith Camel.


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