Junkers-Ju 87g                     

Junkers Ju 88

décembre 1936 Junkers-Ju 88c

Vue d'un Ju 88A-4/Trop (origine : Bombers 1939-1945 - Kenneth Munson) Vue et plan d'un Junkers Ju 88A-4/Trop (version adaptée aux pays chauds) du 2(F)/123. Désert occidental d'Egypte (région du Sahara située à l'ouest du Nil, jusqu'à la frontière libyenne, et au sud de la mer Méditerranée jusqu'à la frontière avec le Soudan, été 1942. Armement standard, neuf mitrailleuses MG 81 de calibre 7,9 mm au total, deux à l'extrême avant, une devant le pilote, deux dans la partie arrière de la cabine, et dans la gondole ventrale (Bodenlafette, Bola), deux tirant vers l'avant et deux vers l'arrière. Charge de bombes de 1.100 livres (500 kg) en soute interne, ou jusqu'à 2.200 livres (1.000 kg) à l'extérieur.

Le plus polyvalent avion militaire allemand, et aussi l'un parmi les plus largement utilisés pendant la Deuxième Guerre mondiale, fut le Junkers Ju 88 qui répondait à une spécification de 1935 émise par le RLM (Reichsluftfahrtministerium, ministère de l'Air du Reich), pour un appareil triplace rapide (Schnellbomber), bien armé, et capable de remplir de multiples types de missions. Ce bombardier fut conçu sous la direction du Dipl. Ing. Ernst Zindel, avec l'aide de Wilhelm Heinrich Evers et de l'ingénieur américain Alfred Gassner, et le premier prototype (Ju 88V1, immatriculation civile D-AQEN), effectua son vol inaugural en décembre 1936, ses moteurs étant deux Daimler-Benz DB 600A de 1.000 ch. Le second prototype était globalement identique, mais sur le troisième, les propulseurs étaient une paire de Jumo 211A, et le Jumo fut monté sur la majorité de Ju 88 construits par la suite. La partie frontale caractéristique formée de multiples panneaux transparents apparut pour la première fois sur le quatrième prototype.

Un lot de machines de présérie Ju 88A-0 fut fabriqué durant l'été 1939, et les livraisons du premier appareil de production désigné Ju 88A-1 furent commencées au mois de septembre suivant. Les séries de type A furent poursuivies, avec très peu d'évolutions, jusqu'au A-17, et inclurent plusieurs variantes spécialisées dans des rôles comme le bombardement en piqué, la lutte anti-navire, la reconnaissance sur longue distance, ou encore l'entraînement après une conversion (A-7 doté d'une double commande). Le Ju 88A-6 fut une version particulière dotée d'équipements destinés à couper les câbles de retenue de ballons défensifs. Les Ju 88A-9, A-10, et A-11 furent des modèles adaptés aux pays chauds, pour un usage en Afrique du Nord. Le modèle le plus répandu fut probablement le A-4, qui servit aussi bien en Europe qu'en Afrique du Nord. Il fut le premier modèle à bénéficier d'améliorations qui résultaient de l'expérience acquise en service opérationnel lors de la bataille d'Angleterre (de début juillet 1940 à fin octobre de la même année), ailes d'une envergure plus grande, moteurs Jumo 211J, et armement défensif et charge de bombes plus importantes. Une vingtaine de Ju 88A-4 furent fournis à la Finlande, d'autres furent livrés à la Regia Aeronautica, et la production totale des machines des séries A atteignit environ 7.000 exemplaires.

Le Ju 88B qui était une évolution datant de la période antérieure au début de la Deuxième Guerre mondiale, suivit une ligne de développement séparée qui devint le Ju 188, et le modèle de production majeur suivant fut chronologiquement, le chasseur Ju 88C. Le Ju 88D (construit en plus de 1.800 exemplaires, comme D-1, D-2 et D-3), fut une version développée depuis le A-4, pour mener des missions de reconnaissance stratégique.

La série de bombardiers suivante fut le Ju 88S, dotée de moteurs radiaux BMW 801G de 1.700 ch (modèle S-1), BMW 801TJ de 1.810 ch (S-2), ou Jumo 213E-1 de 1.750 ch (S-3). A l'exception des propulseurs, les sous-types S étaient globalement semblables, et différaient des bombardiers antérieurs par une partie avant vitrée plus petite et d'une forme totalement arrondie. Ils étaient moins lourdement armés et emportaient une charge de bombes plus faible, mais les performances par rapport aux modèles A ou D étaient largement meilleures. Les Ju 88-T1 et T-3 furent les contreparties dédiées à la reconnaissance photographique des S-1 et S-3.

La production des variantes de bombardement et de reconnaissance du Ju 88 atteignit environ 10.770 exemplaires, soit plus de 65% de la fabrication totale qui fut en toutes les versions, d'environ 14.670 exemplaires. Les autres versions majeures furent des chasseurs comme les Ju 88C, Ju 88G, Ju 88P, ou encore Ju 88R. Vers la fin de la guerre, de nombreuses cellules de Ju 88 terminèrent leur carrière de façon peu glorieuse, comme étant la partie inférieure chargée d'explosifs d'avions d'attaque composites de type Mistel, l'appareil pilote attaché en partie supérieure et chargé de guider le bombardier réformé vers la cible étant un Bf 109 ou un Fw 190.

Le Ju 88 fut mis en service actif en petite quantité, afin d'essayer la machine en conditions réelles, lors de l'invasion de la Pologne, début septembre 1939 (opération Fall weiss). Le bombardier fut ensuite employé lors de l'invasion du Danemark et de la Norvège (opération Weserübung, au printemps 1940), puis participa aux opérations en France (mai-juin 1940), fut engagé lors de la bataille d'Angleterre, puis ultérieurement, effectua des missions contre des villes et des centres industriels britanniques (Blitz, hiver 1940 et printemps 1941). Au cours de l'été 1941, la plupart des unités dotées de Dornier Do 17 furent équipées de Ju 88 plus performants, et à quelques exceptions près, les unités de bombardement allemandes employèrent alors en majorité des He 111 ou des Ju 88. Sur le front Est, après l'invasion du territoire soviétique en juin 1941 (opération Barbarossa, Unternehmen Barbarossa), les Ju 88 se révélèrent être un atout capable et précieux pour la Luftwaffe, et ils connurent un succès rapide, en attaquant à faible altitude, lors des premières opérations, des aérodromes et des positions ennemis. L'année 1942, ils continuèrent d'appuyer les mouvements de la Wehrmacht, en particulier en Crimée, et jouèrent un grand rôle lors de la prise de Sébastopol. Les Ju 88 opérant sur le front soviétique, furent au fur et à mesure dotés de blindages de plus en plus lourds et de puissantes armes tirant vers l'avant. Ces avions furent retirés progressivement au cours de l'hiver 1941-1942, au profit d'appareils mieux adaptés (Hs 129, Ju 87G), et transférés en Méditerranée. Dans ce secteur, ils participèrent à des attaques massives contre Malte, et contre des convois ravitaillant cette île qui constituait une menace pour l'Afrika Corps de Erwin Rommel, en coupant ses lignes d'approvisionnement. Egalement, ces bombardiers participèrent sur le front Ouest, à des opérations de bombardement de ports, ou d'attaque de navires en Manche et dans l'Atlantique, et dans la partie nord de cet océan, ils furent utilisés aussi pour attaquer de manière assez régulière, des convois de ravitaillement destinés à l'U.R.S.S.


Plan d'un Ju 88A-4/Trop (origine : Bombers 1939-1945 - Kenneth Munson)

- En complément, vue d'un bombardier bimoteur Junkers Ju 88D-1/Trop de reconnaissance, des forces aériennes de la Roumanie. Immatriculation 105, cn 430650, Dayton - Wright-Patterson, Ohio, Etats-Unis, octobre 1992. Copyright Gary Chambers, merci de ne pas télécharger ce document depuis ce site, please do not download this document from this site.

Source partielle : Bombers 1939-1945 - Kenneth Munson.

Ju 88A-4            
Moteurs(s)/Engine(s)   2 moteurs à pistons de 1.340 ch             Junkers Jumo 211J-1                               
Envergure/Span 20,00 m (65 ft 7.4 in) Longueur/Length 14,40 m (47 ft 2.9 in) Hauteur/Height 4,85 m (15 ft 10.9 in) Poids total/Weight 14.000 kg (30,860 lb)
Vitesse/Speed 430 km/h à 4500 m            Plafond/Ceiling 8.200 m (26,900 ft)  Autonomie/Range 1.790 km (1,110 miles) Endurance/Endurance                     


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