English electric-Canberra           

English Electric Lightning

avril 1957 Etrich-A-ii taube

Vue d'un Lightning F. 6 (photo : Mick Bajcar) Vue d'un chasseur Lightning F. 6, immatriculation XR 728, cn 95211, code JS, de la Royal Air Force. Bruntingthorpe, Leicestershire, Royaume-Uni, mai 2014.

Le English Electric P. 1 occupa une place particulière dans l'aviation britannique, car il fut le premier chasseur monoplace conçu pour la R.A.F. capable de dépasser la vitesse du son à son niveau de vol. Il fut ainsi le premier vrai chasseur supersonique britannique, alors que des types plus anciens, comme le Swift ou le Hunter n'atteignaient cette vitesse que lors d'un piqué.

Répondant à une spécification du ministère de l'Air (Air Ministry Spec. F. 23/49), et défini à l'origine par l'équipe de William Edward Willoughby Petter (1908-1968), le concepteur du Canberra, le P. 1 posait des problèmes aérodynamiques d'une telle complexité que le travail de développement menant à l'achèvement du premier prototype, impliqua la construction d'une soufflerie transsonique spéciale (Transonic Wind Tunnel), la première du genre en Angleterre. Comme assurance supplémentaire contre des facteurs inconnus, il fut décidé de précéder le P. 1 d'un avion banc d'essai à échelle réduite. Le travail fut confié à Short Brothers qui construisit le S.B.5 (WG 768) doté d'un Rolls-Royce Derwent d'une poussée de 3.500 lbf (1.590 kgp), qui fut testé avec des ailes d'une flèche de 50°, 60° et 69°, et avait des éléments de queue d'incidence variable positionnés en partie basse du fuselage ou en haut de la dérive (plans en T). Un train d'atterrissage fixe était monté, avec un ajustement possible pour tenir compte de variations du centre de gravité de l'appareil.

Le S.B. 5 vola pour la première fois début décembre 1952, et il fournit des données d'une grande valeur avant que le P. 1 à pleine échelle ne soit prêt, deux ans plus tard. Le prototype P. 1A (WG 760) fut transporté par la route depuis Preston, Lancashire jusqu'à Boscombe Down, Wiltshire, site qui offrait de meilleures conditions pour les premiers essais en vol effectués par le Wing Commander Roland Prosper Beamont (1920-2001), début août 1954. Une année plus tard, le P. 1 avait réalisé plus de cent vols à vitesse supersonique. La première démonstration publique du P. 1A fut faite avec le second prototype (WG 763) lors du S.B.A.C. (Society of British Aircraft Constructors) Flying Display and Static Exhibition, à Farnborough, Hampshire, en septembre 1955. Afin d'accélérer la mise en service d'un chasseur vraiment supersonique, le ministère de l'Approvisionnement (Ministry of Supply) prit la décision inhabituelle de commander vingt appareils de préproduction P. 1B en plus des habituels prototypes. Ces avions étaient équipés de réacteurs Rolls-Royce Avon dotés d'une réchauffe. Lors de sa première apparition, le P. 1 suscita beaucoup de commentaires en raison de sa voilure à forte flèche (70°), et du montage particulier de ses moteurs Sapphire placés dans la cellule, l'un au-dessus de l'autre.

Le P. 1B à queue basse fut le précurseur du Lightning. L'entrée d'air des moteurs était dotée en partie centrale, d'un cône de choc contenant un radar Ferranti Ai 23 Airpass (Aircraft Interception, Mark 23). Ce dernier équipement permettait au chasseur de se rapprocher de sa cible jusqu'à portée de tir et ensuite de tirer les missiles, bien que le système n'ait pas été aussi sophistiqué par rapport à ceux des chasseurs américains de la même époque. L'armement du P. 1B, qui réalisa son vol inaugural début avril 1957, était formé de deux missiles air-air de Havilland Firestreak. Le Lightning F. 1 initial, baptisé ainsi à Farnborough fin octobre 1958, fut mis en service dans le Squadron No. 74 en juillet 1960. Le globalement similaire F. 1A équipé d'une perche de ravitaillement optionnelle fut mis en service dans les Squadrons Nos 56 et 111. Le F. 2 d'intérim fut équipé de moteurs ayant une réchauffe complétement variable, et il fut le contemporain de la version entraînement T. 4 doté d'un cockpit comprenant deux places côte-à-côte. Le F. Mk. 2 équipa les Squadrons Nos. 19 et 92.

La variante suivante, d'une génération plus avancée, fut le F. 3 qui recevait un radar amélioré et était doté de missiles Red Top. Le F. 3A fut équipé d'un réservoir de carburant ventral plus grand d'ailes d'une cambrure différente et mena au F. 6 définitif. Cette variante avait un réservoir ventral plus large et pouvait être équipé de réservoirs supplémentaires (d'une contenance unitaire de 260 gallons, 1.200 litres) montés au-dessus des ailes, utilisés plutôt pour le convoyage, et largables dans une situation critique. Les derniers F. 6 pouvaient être équipés d'un coffre ventral contenant deux canons Aden de calibre 30 mm, en plus des missiles. Bien qu'ayant un rayon d'action limité, le Lightning était rapide, maniable, stable grâce à ses moteurs superposés, et avait une vitesse de montée remarquable. Il intercepta de nombreux bombardiers et avions de patrouille soviétiques dans l'espace aérien autour des îles britanniques. Il servit aussi de nombreuses années en Allemagne de l'Ouest.

Après le prêt d'une petite dizaine de types F. 2 et T. 4, en 1966, l'Arabie Saoudite acheta 35 F. 53 et six T. 55 (versions export du F. 3 et du T. 5, respectivement), à partir de 1969, pour contrer des incursions venant du Yémen et des attaques égyptiennes. Ces machines pouvaient emporter des bombes ou des roquettes air-sol sous les ailes et furent mises en action jusqu'à la fin de l'année 1969. Le Koweït eut peu de succès avec la quinzaine d'avions de ce type (F. 53K et T. 55K). N'ayant pas signé pour un contrat de maintenance avec le constructeur BAC (British Aircraft Corporation), l'entretien de ces appareils complexes s'avéra difficile. Finalement le Lightning fut construit en environ 340 exemplaires, il resta en service en première ligne dans la Royal Air Force jusqu'en 1988, puis fut remplacé par le Tornado F. 3.


Vue d'un Lightning F. 3 (origine : Fighters, encyclopaedia of world aircraft - Kenneth Munson) Vue et plan d'un Lightning F. 3, immatriculé XP 717, du Squadron No. 56 du Fighter Command de la R.A.F., armé de deux missiles Red Top.

Plan d'un Lightning F.3 (origine : Fighters, encyclopaedia of world aircraft - Kenneth Munson)

Sources partielles : Aircraft of the Royal Air Force 1918-57 - Owen Thetford, et Fighters, encyclopaedia of world aircraft - Kenneth Munson.

LIGHTNING F. 6      
Moteurs(s)/Engine(s)   2 réacteurs de 5760 kgp (7420 kgp avec réchauffe) Rolls-Royce Avon 301R                             
Envergure/Span 10,62 m (34 ft 10.1 in) Longueur/Length 16,84 m (55 ft 3 in) Hauteur/Height 5,97 m (19 ft 7 in) Poids total/Weight 18.630 kg (41,070 lb)
Vitesse/Speed 2500 km/h à 12190 m          Plafond/Ceiling 18.000 m (59,060 ft) Autonomie/Range 1.370 km (850 miles) Endurance/Endurance 1 heure 30 minutes  


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