Deperdussin-T          

De Pischof monoplan

juin 1910 Dewoitine-D.27

Vue d'un de Pischof monoplan (photo : Gallica - Les Aéroplanes de 1911 - Raymond de Gaston) Vue d'un de Pischof monoplan (Autoplan).

Alfred de Pischof exécuta avec l'appareil dont il était l'inventeur, plusieurs vols remarquables, au meeting de Budapest, en juin 1910 (Pischof, moteur E.N.V. 60 ch), lors de la Grande Semaine d'aviation de la Champagne, à Reims-Bétheny, en juillet 1910 (Pischof-Werner, moteur E.N.V. 60 ch), et au Mont-Saint-Michel, en août de la même année.

Globalement, son appareil pouvait être comparé à un châssis léger d'automobile, au-dessus duquel avait été adapté un planeur avec empennage, le centre de gravité de l'ensemble étant très bas. Cette formule à centre de gravité abaissé avait été retenue sur le Santos-Dumont Demoiselle, le Grade, ou le Vinet monoplan, mais l'appareil de de Pischof entrait dans une autre catégorie, par ses dimensions et son aménagement. La tendance aux oscillations pendulaires prolongées qui pouvait résulter de cette formule avait été très réduite grâce au montage d'un panneau de dérive double tendu à l'avant du châssis porteur. En pratique, l'aéroplane était très stable en vol, cependant la machine, pour un monomoteur restait assez lourde, avec un poids à vide de 365 kg.

Le monoplan de de Pischof avait un plan d'aile divisé en trois parties distinctes. La partie centrale faisait corps avec le châssis portant le moteur et le poste de pilotage, elle était prolongée de chaque côté, par des éléments démontables afin de faciliter le transport. Ces segments d'ailes étaient formés de longerons et de nervures, l'ensemble étant couvert d'une toile caoutchoutée. Les extrémités des ailes étaient légèrement relevées vers l'arrière et vers l'extérieur, ces relèvements contribuant à la régularité du vol en augmentant le couple de stabilité transversale. La rigidité du plan était assurée par un haubanage double, monté au-dessus et en dessous.

Le fuselage comprenait plusieurs sortes de longerons, des mâts porteur parallèles, horizontaux en vol, et placés en position inférieure, et des longerons obliques partant de l'extrémité du moyeu de l'hélice et rejoignant les mâts porteur en partie arrière. Ces quatre bras étaient rigidifiés par plusieurs paires de tirants transversaux, le dernier faisant également office de support au plan complémentaire postérieur horizontal. Les éléments de queue comprenait un plan horizontal réglable supportant la gouverne de profondeur, complété d'un petit plan stabilisateur de forme triangulaire monté au-dessus du plan de queue principal. Le contrôle de la direction était effectué par gauchissement de la voilure principale, et par action des deux gouvernes de queue.

La châssis composé d'un solide cadre en frêne portant le moteur et le poste de pilotage était attaché environ 1,50 m sous la voilure. Les montants de cet élément étaient prolongés en partie basse, afin de porter les patins du train d'atterrissage, eux-mêmes reliés vers l'arrière, aux longerons du fuselage. Cet ensemble servait également de support aux roues du train principal amorti par des blocs en caoutchouc, et complété par deux patins (ou roulettes) de queue. Cette sorte de nacelle centrale portait le moteur avec son radiateur et la manivelle de démarrage, l'habitacle recevant deux sièges placés côte à côte, et servait de support, en partie basse, aux panneaux de dérive latéraux servant à compenser l'effet pendulaire.

Le moteur huit cylindres en V à refroidissement liquide était équipé d'un embrayage, et transmettait sa puissance à l'hélice, par l'intermédiaire d'un arbre creux passant entre les sièges, et d'un réducteur composé de pignons et d'une chaîne. L'hélice propulsive était en bois, son diamètre était de 3,00 m, et elle tournait entre 800 et 1.000 tr/min, imprimant à l'avion, une vitesse de 85 km/h. Les commandes de vol comprenait un levier avec volant pour le contrôle de l'altitude et du gauchissement, et les gouvernes de direction étaient actionnées par pédale. D'autres manettes commandaient l'embrayage et le moteur.



Alfred Ritter de Pischof (1882-1922) fut un pionnier de l'aviation. Né à Vienne, en Autriche, il était issu d'une famille d'origine russe. Arrivé à Paris en 1902, il suivit des études techniques à l'ESTP Paris (Ecole Spéciale des Travaux Publics, du Bâtiment et de l'Industrie), et devint ingénieur des Travaux Publics. Après avoir fait des expériences avec des planeurs, il se lança dans la construction d'un aéroplane motorisé. Son premier appareil, un biplan doté d'un moteur Anzani de 25 ch entraînant une hélice tractrice vola pour la première fois en décembre 1907. Il réalisa ensuite, avec Paul Koechlin, un monoplan équipé d'un moteur Dutheil-Chalmers de 20 ch, et doté de deux ailes principales placées en tandem et d'un plan de queue. Cet appareil qui vola en 1908, ne fut pas une réussite.

De retour dans son pays natal en 1909, de Pischof conçut pour la société Werner & Pfleiderer, le monoplan dit Autoplan, premier aéroplane à voler de manière satisfaisante en Autriche-Hongrie. Cet appareil un peu particulier, car monoplan à hélice propulsive, était d'une bonne taille et bien proportionné, et pouvait être vu comme une limousine volante. L'Autoplan qui vola en mars 1910, permit à son concepteur d'obtenir sa licence de pilote en avril de la même année.

De Pischof alla en Russie en juillet 1912. Il travailla dans les usines d'avions Fedor Fedorovich Tereschenko, près de Kiev, Ukraine, puis plus tard chez Anatra, à Odessa, et ensuite chez l'avionneur Mathias, à Berdiansk, Ukraine. Il fut également engagé volontaire dans les troupes impériales russe à la fin de 1917. Après la fin de la Première Guerre mondiale, en 1920, l'ingénieur rentra en France. En 1922, dans le but de démocratiser l'aviation, il construisit un petit avion biplan équipé d'un moteur de 10 ch, type avionnette, qui pourrait être vu comme un ancêtre des ULM. C'est en effectuant un vol en région parisienne en avril 1922, sur ce type de machine doté comme siège, d'une selle de vélo, qu'il fut éjecté de son aéronef par une violente rafale de vent, et se tua.


- En complément, vue de la partie avant d'un monoplan de Pischof.

Source partielle : Gallica, "Les Aéroplanes de 1911", 1913, Raymond de Gaston.

DE PISCHOF MONOPLAN 
Moteurs(s)/Engine(s)   1 moteur à pistons de 50 ch                 E.N.V., Daimler                                   
Envergure/Span 11,00 m (36 ft 1.1 in) Longueur/Length 9,00 m (29 ft 6.3 in) Hauteur/Height                 Poids total/Weight 365 kg (800 lb)     
Vitesse/Speed 85 km/h (50 mph)                    Plafond/Ceiling                      Autonomie/Range                      Endurance/Endurance                     


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