Bleriot-137             

Blériot 155

juillet 1925 Bleriot-5190 'santos-dumont'

Vue d'un biplan de transport Blériot 155 (photo : Icare numéro 103) Vue d'un biplan de transport commercial quadrimoteur Blériot 155 (Clément Ader, immatriculation F-AICQ).

Durant l'année 1923, le Blériot 115 (Bl-115), un biplan de transport commercial doté de quatre moteurs Hispano-Suiza 8Ac de 180 ch, s'était classé à la troisième place lors d'un grand prix des avions de transport. Ce concours qui fut disputé par huit constructeurs, dont Breguet, Potez, Blériot, Caudron, Buscaylet et Farman, se déroula du 15 au 19 septembre 1923. Gagné finalement par un Farman F.3X Jabiru, il était doté, par le Secrétariat d'Etat à l'Aéronautique, d'un prix s'élevant à un total à 1.000.000 francs, auquel s'ajoutaient 100.000 francs offerts par l'Aéro-Club de France.

Les compagnies françaises s'intéressèrent au dérivé du Bl-115, le Blériot 135 équipé de quatre Salmson 9Ab de 230 ch. Mais Louis Renault, qui faisait partie du conseil d'administration de la compagnie Air Union, exigea que ces Blériot reçoivent des moteurs Renault. Cependant, le constructeur ne disposait pas de propulseurs de cette catégorie, et il fut décidé d'en construire rapidement un modèle. En réalité, ce fut une copie du moteur Hispano-Suiza de 280 ch qui fut faite. Le Renault 8Fg de 230 ch, fut construit à partir de pièces d'un 300 ch de la Première Guerre mondiale, mais avec huit cylindres au lieu des douze d'origine. Il n'était pas exempt de défauts, au banc d'essai, le moteur vibrait tellement qu'on dut placer les carburateurs à l'extérieur, dans le logement qu'Hispano avait prévu pour des armes.

Deux avions, désignés Blériot 155 (Bl-155), furent construits et équipés de ces nouveaux moteurs. Ils furent baptisés Clément Ader (immatriculation F-AICQ) et Wilbur Wright (immatriculation F-AIEB), et le premier vol fut effectué fin juillet 1925. Les deux appareils furent exploités sur la ligne Paris-Londres par la compagnie Air Union, et connurent un égal destin tragique. L'un, avec comme équipage Pierre Delisle, pilote, et Ducros, mécanicien, fut perdu, en août 1926, du côté de Folkestone, Kent, suite à la panne d'un, puis d'un deuxième moteur. Lors de l'atterrissage forcé, le biplan heurta le toit d'une maison avec l'extrémité d'une aile, l'accident suivi d'un incendie, causa la mort de l'équipage et des quatre (cinq ?) passagers.

L'autre, avec Jacques Mallet, pilote et Royer, mécanicien, fut accidenté début octobre 1926, lors d'un vol vers Londres avec un plein chargement de fret. Le moteur supérieur gauche cala au décollage, il fut remis en service après retour au terrain, et l'avion put repartir vers sa destination. Malheureusement, après la traversée de la Manche, l'avion fut victime d'un incendie qui coûta la vie à l'équipage. L'enquête conclut à la rupture d'une bielle qui aurait enflammé l'huile (ou défoncé le carburateur placé au milieu). Par la suite, les moteurs Renault (alias 280 Hispano) furent remplacés par des Gnome-Rhône 420.


- En complément, vue d'un biplan de transport quadrimoteur Blériot 115, immatriculation F-ESBB. Cet avion, avait, avec Maurice Bizot, Raymond Villechanoux, pilotes, et Viguier, mécanicien, participé au concours de 1923 organisé par l'Aéro-Club.

Source partielle : Icare numéro 103, Air Union, tome 1 (1982).

BLERIOT 155         
Moteurs(s)/Engine(s)   4 moteurs à pistons de 230 ch               Renault 8Fg                                       
Envergure/Span 26,00 m (85 ft 3.6 in) Longueur/Length 14,75 m (48 ft 4.7 in) Hauteur/Height 5,23 m (17 ft 1.9 in) Poids total/Weight 6.350 kg (14,000 lb)
Vitesse/Speed 175 km/h (110 mph)                  Plafond/Ceiling 4.000 m (13,120 ft)  Autonomie/Range 500 km (310 miles)   Endurance/Endurance                     


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