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Savoia-Marchetti S.55

août 1924 Savoia-marchetti-S.66

Vue d'un S.55X (origine : Flying Boats and Seaplanes since 1910 - Kenneth Munson) Vue et plan d'un Savoia-Marchetti S.55X (immatriculation I-BIAN, pilote capitaine Biani, Escadron Vert, vol vers l'Amérique du Nord, 1933).

L'ingénieur Alessandro Marchetti devint chef de la conception et directeur technique de la Società Idrovolanti Alta Italia (S.I.A.I.) en 1922, trois ans après la victoire morale de l'hydravion S.13 produit par la compagnie Savoia, dans la Coupe Schneider. Pendant les huit premières années dans cette fonction, il fut le concepteur d'un grand nombre d'hydravions et d'appareils amphibies de tailles diverses dont les plus connus furent les S.55 et S.66 à doubles coques.

La conception du S.55 datait de 1923, elle correspondait à un hydravion bimoteur, bombardier, lanceur de torpilles et poseur de mines destiné à la Regia Marina. Le prototype effectua son premier vol en août 1924. Les deux moteurs étaient des Lorraine-Dietrich de 400 ch construits sous licence par Isotta-Fraschini. Ils étaient montés en tandem sur une structure en pylône au-dessus de la partie centrale de l'aile et entraînaient une hélice tractrice et une propulsive. L'aile entière était extrêmement épaisse et contenait dans la partie médiane qui reliait les deux coques, le cockpit ouvert pour les pilotes, placé près du bord d'attaque du plan. La charge de mines, torpilles, bombes, était placée en dessous entre les deux flotteurs. Chaque coque contenait dans sa partie postérieure, un emplacement destiné à un observateur, muni d'une mitrailleuse de calibre 7,7 mm montée sur anneau Scarff (Frederick William Scarff). Elles se poursuivaient vers l'arrière par une structure portant une gouverne de profondeur simple et un gouvernail de direction triple. La construction était en bois, avec un revêtement entoilé et en contreplaqué.

La version militaire, désignée S.55M fut construite à environ 200 exemplaires. La version civile correspondante, S.55C, fut produite par Savoia-Marchetti à partir de fin 1925. Environ la moitié d'une douzaine de ces machines furent construites pour la compagnie Aero Espresso Italiana, qui inaugura un service sur la ligne Brindisi-Constantinople en août 1926. Les moteurs étaient semblables à ceux d'un S.55M militaire, et les coques pouvaient recevoir chacune, jusqu'à cinq passagers. Une version améliorée, S.55P fut présentée en 1928. Les moteurs étaient des Isotta-Fraschini Asso de 500 ch, et des coques plus larges pouvaient recevoir chacune 4-6 passagers. Environ quinze avions de ce type furent fabriqués pour la Società Aerea Mediterranea, quelques-uns recevant des moteurs Asso, et d'autre des Fiat A.24R de 750 ch. Deux S.55 (version inconnue) furent livrés aux Etats-Unis, et un autre exemplaire fut construit sous licence dans ce pays, par American Aeronautical Corporation.

Cependant, ce furent les versions militaires du S.55 qui furent les plus connues. Pas moins d'une quinzaine de records du monde furent établis par ce type d'appareil en 1926, en vitesse, altitude, et distance, avec des charges variées, et en 1927-1928, d'autres S.55 effectuèrent de mémorables vols transocéaniques vers l'Amérique du Nord et du Sud. En 1930, apparu le S.55A équipé de moteurs Fiat A.24R de 750 ch ou Isotta-Fraschini Asso de 800 ch, avec lequel, le premier, des maintenant bien connus vols de masse effectués au-dessus de l'Atlantique, fut effectué. Douze hydravions de ce type, menés par le général italien Italo Balbo, alors ministre de l'Air, volèrent en formation de Rome à Rio de Janeiro (sur 6.500 miles, environ 10.460 km) cette même année. Trois ans plus tard, Balbo mena un encore plus important vol, avec quatre escadrilles (24 avions plus un de réserve), depuis Rome jusqu'à Chicago, à l'occasion du World's Fair (World's Columbian Exposition), le voyage de 6.065 miles (9.760 km) étant effectué en un peu moins de 49 heures. L'hydravion utilisé pour ce vol était un S.55X, un modèle d'une structure plus fine, équipé de moteurs Asso de 750 ch entraînant des hélices métalliques tripales. Un voyage transsibérien de 14.000 miles (22.530 km) fut encore réalisé par un autre modèle de S.55 en 1932. Les versions militaires de cet hydravion restèrent encore en service jusqu'au début de la Deuxième Guerre mondiale (une petite quinzaine encore actifs dans la Regia Marina en 1939), puis devenus obsolètes, ils furent retirés.
Plan d'un S.55X (origine : Flying Boats and Seaplanes since 1910 - Kenneth Munson)


Autre vue d'un S.55. Vue d'un S.55 (photo : Histoire de l'aviation René Chambe)

- En complément, vue de l'affiche de commémoration du vol de 24 appareils S-55X (plus un de dépannage) entre l'Italie et l'exposition Chicago World's Fair en 1933.

Source partielle : Flying Boats and Seaplanes since 1910 - Kenneth Munson (ISBN 0-7137-0537-X).

SAVOIA S.55M        
Moteurs(s)/Engine(s)   2 moteurs à pistons de 750 ch               Isotta-Fraschini Asso R                           
Envergure/Span 24,00 m (78 ft 8.9 in) Longueur/Length 16,50 m (54 ft 1.6 in) Hauteur/Height 5,00 m (16 ft 4.9 in) Poids total/Weight 9.500 kg (20,940 lb)
Vitesse/Speed 265 km/h (160 mph)                  Plafond/Ceiling 4.200 m (13,780 ft)  Autonomie/Range 2.000 km (1,240 miles) Endurance/Endurance                     


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