Snecma-Atar 101                  

SNECMA Escopette

année 1950 Snecma-M53

Vue en coupe d'un pulsoréacteur SNECMA 3340 Escopette (plan d'origine : Science et Vie Aviation 1951) Vue en coupe d'un pulsoréacteur SNECMA 3340 Escopette. Organes principaux, de gauche à droite, détecteur (qui sert également de support élastique avant pour l'appareil) dont la poussée s'exerce sur la bague butée mobile et le ressort, la chambre de combustion cylindrique prolongée par une partie convergente, le corps cylindrique rétreint et la tuyère de forme conique puis cylindrique. Le récupérateur en forme de crosse est fixé devant le détecteur.

Le pulsoréacteur fut envisagé, au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, comme une alternative sérieuse au turboréacteur. En effet, les études sur la combustion pulsatoire permettaient d'envisager un moyen de propulsion simple au regard de la complexité des réacteurs. Le principe du pulsoréacteur, utilisé pendant la guerre pour propulser la bombe volante allemande V-1 (Vergeltungswaffe, arme de représailles, autre désignation FSG 76, Fieseler Fi 103, propulseur Argus 109-014 ou 109-44), permettait d'obtenir une poussée avec un minimum de pièces mobiles (uniquement des clapets).

Un moteur type V-1 comprenait :
- un collecteur d'entrée avec divergent relevant légèrement la pression de l'air admis.
- une grille d'obturation rectangulaire portant une série de lamelles élastiques formant clapets (216 valves), permettant le passage de l'air dans le sens général d'écoulement et l'arrêt lorsque l'explosion tendait à chasser les gaz brûlés en sens inverse. Cette grille servait aussi de support aux neuf injecteurs de carburant.
- un groupe de trois venturis placés horizontalement de manière parallèle et grossièrement profilés qui avaient pour but d'améliorer la turbulence au bénéfice de la qualité et de la rapidité de la combustion.
- une tuyère en trois tronçons, composée d'une partie cylindrique avant formant chambre de combustion, d'un prolongement tronconique, convergent ou les gaz brûlés transformaient leur pression en vitesse et d'une partie cylindrique arrière assez longue ayant pour but d'augmenter l'inertie de la masse gazeuse en mouvement lors des oscillations qui prenaient naissance dans la tuyère.
- un injecteur de combustible.
- une bougie d'allumage placée sur le sommet de la paroi de la chambre de combustion. Cet élément permettait d'enflammer un gaz (butane) injecté par trois gicleurs spécifiques dans la chambre de combustion lors de la procédure de lancement. La combustion continuait ensuite de manière autonome lorsque les parois étaient chaudes.

Fonctionnement : lorsque le moteur était suffisamment chaud, la dépression générée dans la chambre de combustion par l'échappement à grande vitesse d'une colonne gazeuse douée d'inertie (effet Kadenacy) permettaient aux clapets de s'ouvrir de nouveau. Le processus se répétait environ 40-45 fois par minute, la bombe volante pouvant atteindre finalement une vitesse maximale d'environ 650 km/h. La poussée à vitesse normale pouvaient être estimée de l'ordre de 750 ch.

Le V-1 au son à basse fréquence très caractéristique était lancé depuis une rampe (55 mètres de long, inclinaison à six degrés) ou en vol, depuis un avion porteur, son fonctionnement était à la suite autonome, le guidage étant contrôlé par trois gyroscopes. Le point de chute, obtenu par une distance à parcourir était réglé mécaniquement par un compteur à vis entraîné par un petite hélice frontale, qui mettait l'engin en piqué au terme de son vol. Une bombe de type V-1 était lancée à 320 km/h, elle pesait 2.180 kg (charge de bombes de 850 kg) et sa portée normale était de 240 kg avec un plafond moyen de 760 m.


Vue en coupe d'un pulsoréacteur type V-1 (plan d'origine : Science et Vie Aviation 1951) Vue en coupe d'un pulsoréacteur type V-1. Cette bombe volante fut déployée à partir de juin 1944 et utilisée jusqu'en mars 1945. Largement produite, elle fut lancée principalement sur l'Angleterre (Londres, Croydon, environ 10.000 attaques sur ce pays), mais aussi sur le port d'Anvers, en Belgique.


Les études de la SNECMA qui aboutirent au pulsoréacteur Escopette furent conduites sous la direction de l'ingénieur de l'aéronautique Jean Bertin. Dès 1943, il proposa l'étude d'un moteur de ce type avec une formule sans clapets, qu'il entreprit de réaliser sous la direction de l'ingénieur en chef Raymond Marchal. Le premier fonctionnement stable de l'engin put être réalisé en 1948 et la définition de la version Escopette put être validée en mars 1950. Ce propulseur d'une poussée de 10 kg avait d'excellentes performances, avec une consommation de seulement 1,8 kg/kg/h, soit en dessous des pulsoréacteurs américains à clapets, et à peine au-dessus de celle des turboréacteurs de faible puissance de l'époque. A titre de comparaison, le moteur du V-1 avait un rendement très faible, sa consommation atteignant 4 kg par kilogramme de poussée et par heure.

Pour être utilisé comme banc d'essai volant des pulsoréacteurs Escopette 3340, un planeur Emouchet SA 104 (n° 203, immatriculation F-WGGG) fut modifié par la Semivia sous la direction de Raymond Jarlaud. Un premier vol remorqué eut lieu fin novembre 1950 sur le terrain de la SNECMA à Melun-Villaroche avec aux commandes le chef-pilote Léon Gouel. Le premier vol autonome fut effectué en décembre 1950 sur le même terrain, l'appareil étant toujours équipé pour cette première phase d'essais de quatre pulsoréacteurs Escopette. De nombreux vols furent effectués jusqu'à fin 1951, un autre Emouchet SA 104 (n° 224, immatriculation F-WGGH) étant, à cette époque, employé avec deux groupes de trois moteurs.

Par ailleurs, d'autres statoréacteurs furent développés, comme la version Tromblon d'une poussée de 22 kgp ou la famille Ecrevisse à chambre de combustion retournée et d'une poussée allant de 20 à 50 kgp. Les derniers essais de ce genre de moteur furent effectués en 1956 avec les ultimes versions du Tromblon.


Source partielle : site web Wikipedia.

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