Yakovlev-Yak-28b  brewer             

Yakovlev Yak-36 Freehand

janvier 1963 Yakovlev-Yak-38   forger

Vue d'un Yak-36 (photo : Jane's pocket book 12 Research and experimental aircraft - Michael J.H. Taylor) Vue d'un appareil expérimental à décollage vertical Yak-36 (code OTAN "Freehand"), immatriculation 38, équipé de deux paniers à roquettes.

Le Yak-36 était un chasseur expérimental à décollage vertical, moins sophistiqué que le Hawker Siddeley P.1127 Kestrel britannique qui avait été développé pendant les années 1960. Les soviétiques avaient suivi de près le développement de cet appareil et de son moteur Pegasus, et les autorités demandèrent en 1961, au bureau Yakovlev, de construire un démonstrateur à décollage vertical, qui devint le Yak-36. Côté moteur, il fut demandé au bureau Tumansky d'employer comme base de départ, le modèle R27-300, alors en développement pour l'appareil qui devint le chasseur MiG-23, et d'en dériver une version sans réchauffe, mais à poussée vectorielle, afin d'équiper le Yak-36.

L'appareil soviétique avait une configuration quelque peu ressemblante à celle du Kestrel, avec les moteurs montés en proche position du centre de gravité de l'avion. Le train d'atterrissage rentrant était composé de deux groupes montés en tandem sous le fuselage, avec deux roues pour la jambe postérieure et une unique roue pour la jambe antérieure, cet ensemble étant complété par deux stabilisateurs placés aux extrémités des ailes. Cependant l'appareil anglais était doté d'un unique moteur double flux monté juste derrière le poste de pilotage et équipé de quatre buses orientables placées devant l'aile et sous l'aile, alors que l'avion soviétique était équipé de deux réacteurs Tumansky R-27-300 (d'une poussée unitaire de 11.685 lbf, 5.300 kgp), montés côte à côte, logés dans le fuselage avant, et équipés de deux larges tuyères orientables latérales, commandées hydrauliquement et débouchant sous les ailes. Une autre différence était l'alimentation du moteur, celle du Kestrel était réalisée par deux grandes entrées d'air placées juste derrière le cockpit, alors que le Yak-36 était doté d'une grande entrée d'air frontale cloisonnée lui donnant un aspect assez laid.

Les courtes ailes médianes du démonstrateur soviétiques étaient en flèche et étaient montées avec un dièdre accentué permettant aux stabilisateurs situés au bout des ailes de toucher le sol. Les éléments de queue étaient en également en flèche, d'une configuration classique, le plan horizontal étant monté en position assez haute. Après les tests initiaux, deux dérives furent ajoutés sous la queue, afin d'augmenter la stabilité. Les premiers essais révélèrent que les gaz d'échappement des réacteurs repartaient en partie vers l'entrée des moteurs. Aussi afin d'éviter le retour d'air chaud vers les admissions des deux moteurs, des volets furent placés, un large ventral à l'avant, un plus petit au milieu du fuselage, et un troisième à double charnière devant le train principal central, cet élément servant également d'aérofrein. En vol stationnaire, le contrôle en roulis et en tangage, se faisait par des tuyères alimentées par les moteurs, et placées aux saumons d'aile, à la queue et à l'extrémité de la massive sonde de nez. Sur le Kestrel, le contrôle en lacet était également réalisé à basse vitesse, par des buses latérales situées à l'arrière et couplées aux commandes, et il possible qu'un système de même type ait été monté sur le Yak-36. L'architecture avec les deux moteurs côte à côte posait un problème, car en cas de panne d'un des deux, l'appareil pouvait se retourner immédiatement. Aussi, un siège éjectable couplé à un système automatique fut étudié, afin que si l'avion sortait de ses paramètres de vol normaux en phase décollage ou atterrissage vertical, le pilote puisse être rapidement éjecté. Ce système ne fut pas monté sur le chasseur, mais il fut employé sur les avions qui lui succédèrent.

Environ cinq exemplaires de cet appareil expérimental furent construits, et seulement deux furent effectivement essayés en vol. Les vols initiaux, avec l'appareil retenu au sol par des câbles, furent effectués en 1963, un premier décollage en mode conventionnel fut réalisé fin juillet 1964, et le premier vol réel avec décollage vertical fut fait fin mars 1966. Les premiers vols furent effectués avec le pilote Yuri Garnayev aux commandes, puis la majorité des essais, y compris ceux avec décollage vertical furent faits par Valentin Mukhin.

Le Yak-36 fut montré en public en 1967 et reçut la référence occidentale "Freehand". Lors des démonstrations, il était équipé de deux paniers à roquettes montées sur rails sous les ailes, mais même si l'appareil devait être un chasseur utilisant ce genre d'armes, ses capacités d'emport étaient extrêmement limitées et son autonomie était également réduite. Les militaires soviétiques ne montrèrent finalement que peu d'intérêt pour cet avion, cependant un développement de cet appareil expérimental fut le chasseur embarqué Yak-38, via la variante Yak-36M dont le premier vol fut effectué fin septembre 1970.


Plans du Yak-36 Plans du Yak-36
Plans du Yak-36

- En complément, vue frontale d'un chasseur expérimental Yak-36. Immatriculation 35 jaune, Monino, Moscou, Russie, avril 2005. Copyright Peter de Jong.

Source partielle : Jane's pocket book 12 Research and experimental aircraft - Michael J.H. Taylor (ISBN 0-3560-8409-4).

Yak-36              
Moteurs(s)/Engine(s)   2 réacteurs de 5.300 kgp                    Tumansky R-27-300                                 
Envergure/Span 10,00 m (32 ft 9.7 in) Longueur/Length 17,00 m (55 ft 9.3 in) Hauteur/Height 4,50 m (14 ft 9.2 in) Poids total/Weight 8.900 kg (19,620 lb)
Vitesse/Speed 900 km/h (560 mph)                  Plafond/Ceiling 12.000 m (39,370 ft) Autonomie/Range 370 km (230 miles)   Endurance/Endurance                     


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