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Santos-Dumont 14-bis

octobre 1906 Santos-dumont-Demoiselle

Vue du plan canard Santos-Dumont 14-bis (document d'origine : The Complete Encyclopedia of Flight 1848-1939) Illustration du plan canard Santos-Dumont 14-bis.

Alberto Santos-Dumont (1873-1932) qui était issu d'une riche famille brésilienne s'intéressa au domaine de l'aviation alors qu'il séjournait en Europe. Il s'impliqua d'abord dans les ballons, construisant et pilotant onze ballons ou dirigeables entre 1898 et 1905, le premier étant le petit ballon nommé Brésil (Brazil). Doté d'une enveloppe ronde d'un diamètre de 6 mètres, gonflée à l'hydrogène, cet aéronef pesait au total 27,5 kg sans ses engins d'arrêt et pouvait emporter une charge de 50 kg (poids du pilote) dans sa petite nacelle et 30 kg de lest. Avec cette machine, le pilote effectua, début juillet 1898, un vol qui se prolongea pendant cinq heures, durée importante pour un si petit ballon, et se termina près de Pithiviers.

Après de nombreux vols, il s'orienta vers la conception de ballons dirigeables qui pouvaient être orientés dans l'air plutôt que de suivre le vent. Le Numéro 1 qui fut construit en 1898 par Henri Lachambre était équipé d'un moteur De Dion-Bouton. Pour gagner le prix Deutsch de la Meurthe, il fut décidé de construire un plus grand ballon, le dirigeable Numéro 5. En août 1901, durant un essai, ce ballon perdit de l'hydrogène. Il descendit et atteignit cependant le toit du Grand Hotel du Trocadéro. L'appareil explosa, mais la nacelle contenant le pilote resta suspendue sur un côté du bâtiment. Pour finir, l'aérostier put s'échapper par le toit et ne fut pas blessé.

A la suite et après plusieurs tentatives, il gagna pour son propre compte, en octobre 1901, avec le dirigeable Numéro 6, un prix d'environ 100.000 francs en remportant la compétition créée par Henri Deutsch de la Meurthe et réservée aux seuls dirigeables pour un vol contrôlé consistant à couvrir en moins de 30 minutes la distance entre Saint-Cloud et la Tour Eiffel (retour compris) à Paris. Par la suite, se tournant vers le vol d'appareils plus lourds que l'air, Santos-Dumont acquit une grande renommée en étant le premier à effectuer un vol reconnu officiellement en Europe avec un appareil doté d'un moteur et contrôlé par un pilote.

Ce vol fut effectué sur le biplan de forme canard désigné No. 14-bis qui était doté d'un moteur Antoinette de 50 ch entraînant une hélice propulsive et comportait des ailes de type box kite (cerf-volant cellulaire), modèle développé par l'Australien Lawrence Hargrave. La gouverne de direction et celle de profondeur étaient assurées par un bloc commun placé à l'avant et également de type box kite. La désignation, 14-bis, était due au fait que les premières expériences de sustentation de cet aéroplane s'étaient déroulées arrimées à un dirigeable immatriculé 14.

Cette machine de forme non conventionnelle qui connu la célébrité ne possédait que des commandes de contrôle primitifs, mais elle effectua un court vol début septembre 1906, première tentative réussie, en Europe, de vol piloté d'un plus lourd que l'air. A la suite, Santos-Dumont vola avec le 14-bis, le 23 octobre 1906 à Bagatelle, dans la banlieue de Paris. Il gagna, en parcourant environ 60 mètres, le prix pour une distance parcourue supérieure à 25 mètres en Europe. Volant une nouvelle fois le 12 novembre de la même année sur le même avion légèrement modifié, ce pilote atteignit une renommée durable. Au cours d'un des meilleurs vols accomplis ce jour, il réussit à voler sur une distance de 220 mètres pendant 21 secondes à une vitesse d'environ 41 km/h, ce qui fut reconnu officiellement comme le premier vol piloté d'une machine motorisée en Europe. Avec cette tentative réussie, le pilote obtint le prix offert par l'Aéro-Club de France pour le premier vol sur une distance supérieure à 100 mètres d'une machine plus lourde que l'air.

Santos-Dumont devint très populaire en France et fit beaucoup pour susciter l'intérêt pour l'aviation, même chez certains de ceux qui étaient sceptiques quant à cette nouvelle forme de transport. Fin 1907, il entreprit la construction des "Demoiselles", petits monoplans motorisés très maniables qui seront des vedettes de meetings aériens et deviendront très populaires auprès du public. Le succès de cet appareil fut encore accru par le fait que ses plans étaient offerts gratuitement à ceux qui désiraient se lancer dans sa construction.

Devant un tel succès et sa popularité croissante, Santos-Dumont modifia, pour encore les améliorer, ses aéronefs qui deviendront de véritables avions de tourisme faits de bambous et de toile de chanvre et vendus au public sous forme de modèles à monter. Aussi, il en abandonna les droits de licence ce qui en favorisa la construction par des tiers, et par exemple, Roland Garros, le suisse Edmond Audemars ou Marcel Brindejonc des Moulinais firent leurs premiers vols sur des "Demoiselle".

Santos-Dumont effectua son dernier vol avec une "Demoiselle" début janvier 1910. Ce vol se termina par un accident dont la cause ne fut pas complètement éclaircie. Malheureusement, il tomba sérieusement malade quelques mois plus tard, victime d'une sclérose en plaques qui l'obligea à quitter ses activités et à fermer son atelier. En 1911, il s'installa dans le village côtier de Bénerville (maintenant Bénerville-sur-Mer, Normandie) et s'intéressa à l'astronomie. Il retourna en 1928 dans son pays d'origine, le Brésil et s'installa dans la petite ville de Petrópolis, dans les montagnes près de Rio de Janeiro ou il fit construire une petite maison. Gravement malade, déprimé par sa sclérose et par l'emploi exclusivement militaire des avions pendant la Première Guerre mondiale, Santos-Dumont mit fin à ses jours à Sao Paulo, fin juillet 1932.



Vue du dirigeable No. 6 (photo d'origine : Les Premiers Dirigeables Français - Stéphane Nicolaou) Vue du dirigeable semi-rigide Numéro 6 qui permit à Santos-Dumont de remporter le prix Henri Deutsch de la Meurthe en octobre 1901 (essais sous élingues, Neuilly-sur-Seine, septembre 1901).

Le No. 6 était un dérivé du No. 5 qui avait été accidenté sur le Grand Hôtel du Trocadéro en 1901. Il était de dimensions un peu plus réduites, plus court (33 mètres contre 36 m), un peu moins large (6 m de diamètre contre 6,50 m), mais un peu plus volumineux (622 m3 contre 550). Cette machine était dotée d'un nouveau moteur Buchet, quatre cylindres, refroidissement par liquide, type Daimler-Benz développant 15-20 ch. Son poids était de 105 kg, tubulures et radiateur compris. Ce propulseur intégrait également une pompe à air destinée au gonflage du sac interne du ballon. Le gouvernail était de forme ronde, l'ensemble de la machine pesait environ 390 kg à vide sans les lests.

- En complément, carte postale montrant le biplan Santos-Dumont No. 14-bis, lors de son vol à Bagatelle, fin octobre 1906.

Source partielle : site web Wikipedia.

SANTOS-DUMONT 14-bis
Moteurs(s)/Engine(s)   1 moteur à pistons de 50 ch                 Antoinette 8 cylindres en V                       
Envergure/Span 11,20 m (36 ft 8.9 in) Longueur/Length 9,70 m (31 ft 9.9 in) Hauteur/Height 3,40 m (11 ft 1.9 in) Poids total/Weight 210 kg (460 lb)     
Vitesse/Speed 40 km/h (20 mph)                    Plafond/Ceiling 220 m (720 ft)       Autonomie/Range                      Endurance/Endurance                     


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