La guerre d'Hiver (en finnois : talvisota, en suédois vinterkriget et en en russe Zimniaïa voïna), connue également sous le nom de guerre soviéto-finlandaise ou guerre russo-finlandaise, éclata lorsque l'Union Soviétique envahit la Finlande le 30 novembre 1939, quelques mois après le début de la Seconde Guerre mondiale. Le déclenchement de la guerre faisait suite à l'échec des négociations entre les Soviétiques et les Finlandais autour de la création d'une zone tampon visant à protéger la ville de Leningrad, qui était très proche de la frontière, d'une éventuelle attaque du Troisième Reich, la Finlande faisant partie de la sphère d'influence soviétique selon les clauses secrètes du pacte germano-soviétique signé fin août 1939.
Les troupes soviétiques avancèrent jusqu'à la ligne Mannerheim sur l'isthme de Carélie, mais se heurtèrent à la résistance finnoise. Une seconde phase, de fin décembre 1939 au 12 mars 1940 culmina dans l'effort massif mais coûteux des Soviétiques pour enfoncer cette ligne de défense. Les Finnois durent demander la paix sans que leurs ennemis aient atteint tous leurs objectifs. L'Armée rouge perdit 200.000 hommes, dont la plupart morts de froid, 1.600 chars et environ 630 avions. Pas moins de 1,2 million de soldats participèrent à ce que le général Gueorgui Konstantinovitch Joukov(1896-1974) appela l'épreuve décisive, que l'U.R.S.S. ne remporta pas, de l'avis de son gouvernement et des services secrets allemands. Le conflit fut arrêté le 13 mars 1940, et un accord fut trouvé avec le traité de Moscou. Un an plus tard, en juin 1941, les hostilités reprirent lors de la guerre de Continuation, après la Grande Trêve.
A la mi-avril 1940, sur les ordres du Politburo (bureau politique du Parti communiste de l'Union Soviétique), l'état-major soviétique se réunit pour tirer les leçons de la guerre et discuter des piètres résultats obtenus. La conséquence immédiate fut que le commissaire à la Défense, Kliment Iefremovitch Vorochilov(1881-1969), qui avait supervisé les troupes pendant le conflit, fut remplacé par Semion Konstantinovitch Timochenko(1895-1970), qui dans un rapport émis en mai 1940, dressait le bilan des défauts soviétiques. Il fallait entièrement revoir la formation des officiers, notamment des subalternes, ainsi que celle de la troupe. Timochenko voulut une armée entraînée de manière réaliste et mieux équipée, capable de combattre comme les Finnois. Cet entraînement intensif devait s'accompagner d'une discipline de fer.
En se fondant sur la guerre de Finlande, les services secrets allemands conclurent que l'Armée rouge n'était pas capable de mener une guerre moderne. Ils y voyaient les répercussions de la purge massive du commandement soviétique effectuée par Joseph Staline(1878-1953), en 1937-1938, et il faudrait bien, d'après eux, vingt ans pour les effacer. La gigantesque machine militaire reposait exclusivement sur la masse, l'organisation, le commandement et l'équipement étaient insuffisants. Les principes de commandement étaient sains, mais les hommes inexpérimentés. Le système de communications et les transports de troupes étaient à revoir, les qualités combattantes des troupes étaient discutables, les chars russes d'assaut mal blindés, et l'Armée rouge manquait de chefs. De cette expérience, les deux camps en tirèrent des conclusions opposées, mais aussi catastrophiques : le soviétique crut que les dégâts pouvaient être rapidement réparés, l'allemand qu'ils ne le seraient jamais. La prétendue faiblesse soviétique convainquit les Allemands d'envahir l'U.R.S.S. Le remaniement de l'Armée rouge lui permit de tenir tête à l'armée allemande et finalement de la vaincre.
Parmi les avions employés lors de ce conflit, on trouvait côté finlandais, les chasseurs Fiat G.50 et Fokker D.XXI, et côté soviétique, les biplans de reconnaissance et bombardement Polikarpov R-5 et R-Zet, et le bombardier Tupolev ANT-40.
Source partielle : La Seconde Guerre mondiale 1939-1945 (The experience of World War II, ISBN 2-7242-6400-2).