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Gotha G.V

année 1917 Gotha-Gl.viii

Vue d'un Gotha G.V de la Luftstreitkräfte (origine : Bombers 1914-1919 - Kenneth Munson) Vue d'un bombardier Gotha G.V de la Luftstreitkräfte (aviation militaire impériale allemande), avril 1918.

Le premier type G (Grossflugzeug, Grosskampfflugzeug) construit par Gothaer Wagonfabrik AG fut le G.I, issu des travaux d'Oskar Ursinus et du Major Helmut Friedel de l'armée allemande, et dérivé d'un prototype ayant volé pour la première fois en janvier 1915. Quelques exemplaires de ce modèle furent construits par Gotha, sous licence, en une version simplifiée et améliorée. Ces avions destinés à des missions d'attaque au sol et à d'autres missions générales tactiques furent employés sur les fronts Ouest et Est. Le G.I était caractérisé par un fuselage fin attaché au plan d'aile supérieur, tandis que ses deux moteurs Mercedes D.III de 160 ch étaient montés à proximité des ailes inférieures.

Bien que suivant le même concept de base, le Gotha G.II était d'un dessin entièrement nouveau, évolution chez Gotha sous la direction de Hans Burkhard. Cet avion qui vola pour la première fois en mars 1916, était plus classique, avec le fuselage et les deux moteurs Mercedes D.IV de 220 ch entraînant des hélices propulsives montés sur le plan d'aile inférieur. L'envergure totale avait été augmentée et le train d'atterrissage principal avait été complété, sous les nacelles des moteurs, de roues auxiliaires destinées à éviter un retournement. Le G.II emportait un équipage de trois personnes et était doté d'un armement défensif comprenant deux mitrailleuses Parabellum MG 14 de calibre 7,92 mm. Le premier exemplaire de production fut terminé en avril 1916, et cet avion fut mis en service actif à l'automne suivant, mais il fut rapidement retiré des opérations (sur le front des Balkans) après des pannes répétées liées aux vilebrequins des moteurs.

Le G.II fut remplacé par le G.III à partir d'octobre 1916 dans les Balkans et sur le front Ouest. Ce nouveau modèle avait un fuselage renforcé, une mitrailleuse défensive supplémentaire et était équipé de moteurs Mercedes D.IVa de 260 ch. Une commande initiale pour 25 machines fut passée, et en décembre 1916, une quinzaine d'appareils avaient été mise en service actif.

La première version majeure de production fut le G.IV destiné à mener des raids sur le Royaume-Uni. Une commande initiale de cinquante machines fut passée chez Gotha, environ 80 exemplaires furent construits par Siemens-Schuckert et environ une centaine d'autres avions fut construite par L.V.G. (Luft-Verkehrs-Gesellschaft). Le G.IV fut mis en service en mars 1917, et commença des missions de bombardement de jour sur le sud de l'Angleterre à partir de mai. Ce type conservait les moteurs Mercedes D.IVa, mais son fuselage avait la particularité d'être doté d'un tunnel creusé à l'arrière qui permettait au mitrailleur de couvrir l'angle mort sous et à l'arrière de l'avion. Normalement, cette défense était faite avec l'arme standard montée dans le poste arrière, mais une mitrailleuse supplémentaire destinée à cet emploi pouvait être emportée, au détriment, cependant, de la charge de bombes. Le G.IV avait un fuselage de construction bois (contreplaqué), et était équipé d'ailerons sur les deux plans d'aile. Il était plus solide et plus facile à piloter que ses prédécesseurs, mais ses performances restaient globalement équivalentes à celles du G.III, et les Allemands furent obligés de le reléguer, à partir de septembre 1917, aux attaques de nuits contre l'Angleterre.

Dans le même temps, ce bombardier commençait à être remplacé par le nouveau G.V qui fut mis en service en août 1917. Cette version fut utilisée pour continuer les missions de bombardement de nuit sur l'Angleterre jusqu'au mois de mai suivant. Au plus fort de leur emploi, en avril 1918, environ 35 Gotha G.V étaient en service actif. Leur charge typique pour un bombardement avec traversée de la Manche était de six bombes de 50 kg, soit environ la moitié de la charge maximale pouvant être emportée.

Les dernières versions mises en service furent les G.Va/Vb. Ils différaient des modèles précédents par quelques détails, mais se distinguaient du G.V par leur nez plus court et leur queue comprenant deux plans horizontaux et deux dérives. Ils furent mis en production en mars 1918 et mis en service actif en juin suivant. Au mois d'août 1918, environ vingt G.Vb étaient au front.

En général, les bombardiers Gotha étaient agiles pour leur taille, bien défendus et difficiles à abattre. La plupart de ces avions furent perdus à cause de la défense anti-aérienne plutôt que lors de combats aériens, mais plus encore, ils furent victimes d'accidents lors d'atterrissages.

Un quarantaine d'exemplaires, type G.IV de construction Siemens, fut utilisée pour l'entraînement, la motorisation de ces avions étant le plus souvent assurée par des Argus As III de 180 ch ou par des N.A.G. de 185 ch. Environ trente exemplaires de G.IV assemblés par L.V.G. furent transférés ultérieurement en Autriche-Hongrie ou ils furent équipés de moteurs Hiero (Hieronymus) de 230 ch et employés sur le front italien.

Aussi, une variante du G.I sous forme d'hydravion, fut désignée Gotha-Ursinus UWD et mise en service fin 1915. Elle fut employée par la marine allemande en janvier 1916 et utilisée en opérations.


Autre vue d'un bombardier biplan Gotha

- En complément, illustration montrant l'effet des raids menés de nuit par les bombardiers Gotha et par les tirs à longue portée des canons Bertha sur la population civile de Paris. Les canons de type Bertha étaient des pièces de marine de fort calibre (355 ou 380 mm), longueur du tube, environ 35 mètres, calibre des obus de 210 à 240 mm afin de compenser l'usure du tube lors des tirs. Ces armes construites par Krupp dans l'usine d'Essen ou par Skoda à Pilsen, en Tchécoslovaquie, étaient établies sur des bases bétonnées (poids total autour de 750 tonnes) et acheminées par voie ferrée, leur portée maximale était d'environ 120 km, et elles avaient pour but de terroriser les Parisiens, les désordres et les manifestations ainsi suscitées poussant le gouvernement français à demander un armistice. Plusieurs campagnes de tirs furent menées sur la capitale en 1918, mais cette stratégie fut au final un échec. Les canons Bertha (ou Grosse Bertha, côté français) recevaient, côté allemand, plusieurs dénominations, Pariser Kanonen ou Parisgeschütz (canon des Parisiens ou bouche à feu de Paris), Langer Friedrich (référence à Friedrich Krupp, fondateur du groupe du même nom), Langer Max, Die Pariserin (la Parisienne) ou encore Wilhelmsrohr pour le tube, en référence à l'empereur Guillaume II.
- Autre complément, document "Silhouettes d'avions alliés et ennemis" (mai 1918), extrait "Multimoteurs à un fuselage", bombardier Gotha G. Document faisant partie de la collection RB, aimablement fourni.


Source partielle : Bombers 1914-1919 - Kenneth Munson.

GOTHA G.I           
Moteurs(s)/Engine(s)   2 moteurs à pistons de 160 ch               Mercedes D.III                                    
Envergure/Span 20,30 m (66 ft 7.2 in) Longueur/Length 12,00 m (39 ft 4.4 in) Hauteur/Height 3,90 m (12 ft 9.5 in) Poids total/Weight 2.965 kg (6,540 lb) 
Vitesse/Speed 130 km/h (80 mph)                   Plafond/Ceiling 2.500 m (8,200 ft)   Autonomie/Range                      Endurance/Endurance                     


GOTHA G.V           
Moteurs(s)/Engine(s)   2 moteurs à pistons de 260 ch               Mercedes D.IVa                                    
Envergure/Span 23,70 m (77 ft 9.1 in) Longueur/Length 12,35 m (40 ft 6.2 in) Hauteur/Height 3,95 m (12 ft 11.5 in) Poids total/Weight 3.975 kg (8,760 lb) 
Vitesse/Speed 140 km/h à 0 m (90 mph at sea level) Plafond/Ceiling 6.500 m (21,330 ft)  Autonomie/Range 840 km (520 miles)   Endurance/Endurance                     


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