Dewoitine-D.501             

Dewoitine D.520

octobre 1938 Dewoitine-D.530

Vue du D.520 (origine : Fighters 1939-1945 - Kenneth Munson) Vue et plan d'un Dewoitine D.520 du Groupe de Chasse GC. II/7, 4e Escadrille. Régime de Vichy, Tunisie, début 1942. Armement, un canon Hispano-Suiza tirant à travers le moyeu de l'hélice, et deux mitrailleuses MAC 1934-M39 montées dans chaque aile.

Emile Dewoitine avait conçu de nombreux chasseurs à voilure de type parasol dans les années 1920 et 1930, ainsi que plusieurs monoplans à aile basse, et parmi ces derniers, les D.500 et D.510 avaient été fabriqués en un nombre raisonnable. Ces appareils à train fixe et cockpit ouvert furent suivis de plusieurs prototypes dotés d'un train rentrant et d'une verrière coulissante. La conception du D.520 due à Robert Castello et Jacques Henrat, fut initiée par Dewoitine à la mi-1936, comme un projet privé. Après un manque d'intérêt initial, deux prototypes, en une version modifiée, furent commandés par les Français en avril 1938, auprès de la S.N.C.A.M. (Société Nationale de Constructions Aéronautiques du Midi), ensemble qui reprenait les activités de Dewoitine, après la nationalisation des industries aéronautiques intervenue en 1936. Le vol inaugural du premier prototype fut effectué en octobre 1938, le moteur étant un douze cylindres en V Hispano-Suiza 12 Y-21 de 860 ch, et après des essais menés avec un moteur 12 Y-29 de 920 ch entraînant une hélice tripale à pas variable, l'avion atteignit la vitesse prévue lors de la conception, environ 370 mph (520 km/h, la désignation de l'appareil provenant de cette vitesse). Le deuxième prototype fut doté d'un armement, et comprenait plusieurs améliorations portant sur la structure et l'aérodynamisme (déplacement des radiateurs), en incluant des plans de queue revus.

Une commande initiale fut passée en avril 1939, pour 200 D.520 et les ordres d'achat successifs (ainsi que les annulations) passés jusqu'en avril 1940, portèrent sur un total de 2.200 machines à fabriquer pour l'Armée de l'Air, et 120 machines pour l'Aéronavale. Le chasseur de production avait un fuselage légèrement plus long, une capacité en carburant supérieure, était doté d'un blindage, et son moteur était un Hispano-Suiza 12 Y-45. Les premières livraisons de ce modèle furent effectuées, afin d'effectuer des tests comparatifs, dans une annexe du CEMA (Centre d'Essais du Matériel Aérien), à Orléans-Bricy, en janvier 1940. Quand l'offensive allemande vers la France fut débutée début mai 1940, seulement un quarantaine de D.520 étaient en service opérationnel, dans le Groupe de Chasse I/3. Ces chasseurs effectuèrent leur premières missions contre les avions de la Luftwaffe en mai de la même année. Finalement, les environ 80 D.520 servirent dans cinq Groupes de Chasse (GC I/3, GC II/3, GC III/3, GC II/7, et GC III/6), durant les combats des mois de mai-juin 1940, en détruisant plus d'une centaine d'appareils ennemis lors de la bataille de France (mai-juin 1940), les pertes atteignant un cinquantaine d'avions côté français. Après l'armistice signé le 25 juin 1940, plus de 300 D.520 survécurent (parmi les environ 440 appareils alors fabriqués), en France inoccupée ou en Afrique du Nord. Dans ce secteur, les chasseurs partis pour éviter la capture furent employés dans quatre Groupes de Chasse du Régime de Vichy, et une escadrille de l'Aéronavale, et quelques avions parvinrent à gagner l'Angleterre.

En 1941, les autorités allemandes commandèrent environ 550 D.520 supplémentaires, bien que la production parmi ces ordres d'achat, n'atteignit finalement qu'environ 350 machines. En 1943-1944, après l'occupation du reste de la France (octobre 1942), et la dissolution de la force aérienne du Régime de Vichy, la S.N.C.A.S.E. (Société Nationale de Constructions Aéronautiques du Sud-Est) produisit encore des avions pour le compte des Allemands, et la construction totale du D.520 atteignit alors environ 905 exemplaires. La Luftwaffe employa le chasseur français comme appareil d'entraînement (JG 103, Jagdgeschwader 103, et JG 105), mais il fut également fourni aux forces aériennes de la Bulgarie, de l'Italie (emploi dans la Regia Aeronautica), et de la Roumanie. Les appareils capturés par les Alliés furent progressivement remis en service, et combattirent avec les Forces Françaises de l'Intérieur, en Europe, durant les derniers mois de la Deuxième Guerre mondiale. Après la guerre, une petite quinzaine de D.520 furent convertis en biplaces d'entraînement D.520DC (Double Commande), et le dernier D.520 fut finalement retiré en septembre 1953.

Rapide, maniable, et d'une structure solide (construction entièrement métallique, avec quelques éléments entoilés), le D.520 fut le meilleur chasseur français durant la Deuxième Guerre mondiale. Cet avion évolué, mais dont le moteur était d'une puissance insuffisante, était équipé d'un canon Hispano HS-404 de calibre 20 mm monté entre les deux rangées de cylindres du moteur et tirant à travers le moyeu de l'hélice, et de deux mitrailleuses MAC 1934-M39 (Manufacture d'Armes de Châtellerault) de calibre 7,5 mm montées dans chaque aile.


Plan d'un D.520 (origine : Fighters 1939-1945 - Kenneth Munson)


- En complément, vue en vol d'un fin chasseur à aile basse Dewoitine D.520 (Gallica, revue l'Aérophile mai 1940).

Source partielle : Fighters 1939-1945 - Kenneth Munson.

D.520               
Moteurs(s)/Engine(s)   1 moteur à pistons de 930 ch                Hispano-Suiza 12 Y-45                             
Envergure/Span 10,20 m (33 ft 5.6 in) Longueur/Length 8,76 m (28 ft 8.9 in) Hauteur/Height 2,57 m (8 ft 5.2 in) Poids total/Weight 2.785 kg (6,140 lb) 
Vitesse/Speed 525 km/h à 6000 m            Plafond/Ceiling 11.000 m (36,090 ft) Autonomie/Range 990 km (620 miles)   Endurance/Endurance                     


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