Breguet-1001 taon             

Breguet 1050 Alizé

octobre 1956 Breguet-1150 atlantic

Vue d'un Alizé
Vue d'un Alizé
Vues d'Alizé de l'Aéronavale.
Vue d'un Alizé

Plusieurs possibilités existaient lorsqu'il fallait définir les fonctions fondamentales de la lutte anti sous-marine, détection, identification, et destruction. Une réponse, comme employée dans l'U.S. Navy, était l'emploi de gros appareils bimoteurs comme le Grumman S-2 Tracker, mais une autre possibilité était l'utilisation d'avions monomoteurs plus petits, comme le Fairey Gannet anglais, ou l'Alizé français. Il n'était pas toujours aisé de loger dans un appareil moderne de dimensions réduites, l'ensemble des installations comprenant le radar et les systèmes électroniques associés chargés de la détection de sous-marins modernes, ainsi que les armes chargées de leur attaque, tout en conservant assez de place pour le moteur, un équipage de trois personnes, et l'équipement nécessaire pour l'embarquement sur un porte-avions. L'ensemble de ces contraintes put être résolu sur le Breguet 1050 Alizé, sans même l'obligation d'installer le large radôme du radar à l'extérieur, ce qui fut le cas sur de nombreux et plus grands appareils.

En pratique, ce monomoteur était dérivé de l'avion d'assaut Breguet 960 Vultur de 1948, un monoplan à aile basse qui avait volé pour la première fois en août 1951, avait été construit en très peu d'exemplaires, et avait l'originalité d'être de motorisation mixte, avec comme propulseurs, un réacteur Rolls-Royce Nene, et un turbopropulseur Armstrong Siddeley Mamba entraînant une hélice quadripale. Le premier vol du prototype de l'Alizé, dérivé de ce modèle, fut effectué seulement début octobre 1956. Cet appareil fut suivi de quatre autres prototypes, puis d'environ 75 avions de production destinés à l'Aéronavale, ainsi qu'une douzaine d'autres destinés à la marine de l'Inde. Ces derniers exemplaires furent livrés en 1961, et servirent dans le Squadron No. 310 à bord du porte-avions I.N.S.Vikrant. Les machines destinées à la marine française, furent mises en service actif à partir de l'année 1959, et équipèrent les Flottilles 4F, 6F, et 9F, à bord des porte-avions Arromanches, Foch, et Clemenceau. Certains appareils furent aussi utilisés pour l'entraînement, depuis des bases terrestres.

Le radar de recherche Thomson-CSF qui équipait l'Alizé était contenu dans un radôme étanche rétractable placé en arrière de la soute à bombes, laquelle pouvait contenir une torpille auto-guidée de 500 kg, ou trois charges de profondeur d'environ 350 livres (160 kg), ou encore deux charges similaires plus lourdes et légèrement plus grandes. Un réservoir supplémentaire de 500 litres pouvait également être installé dans cette soute. Deux missiles Nord AS.12 (Air-Surface) ou SS.11 (Surface-to-Surface), ou six roquettes d'un diamètre de 12,7 cm pouvaient aussi être montés sous les ailes. Les jambes du train principal de l'appareil se repliaient vers l'avant, dans de larges coffres qui contenait aussi dans leur partie antérieure, des logements pour des bouées sonar (SOund NAvigation Ranging). L'avion n'était pas équipé de brouilleurs électroniques, mais il pouvait emporter tout de même, une centaine de cartouches de leurres infrarouges et électromagnétiques sous l'aile gauche. Le turbopropulseur Rolls-Royce Dart, d'environ 2.000 ch, était d'une puissance un peu juste pour le poids de l'appareil, et à l'altitude de 15.000 pieds (environ 4.570 m), la vitesse atteinte n'était que de peu supérieure à la vitesse de décrochage. ce qui ne permettait pas d'évoluer dans des conditions optimales.

L'équipage d'un Alizé comprenait trois personnes, un pilote et un navigateur placés côte à côte, et un opérateur radar. Le poste de ce dernier était tourné vers l'arrière, et était placé dans le noir, en fermant le capot d'accès, tirant la capote qui l'obscurcissait, et en fermant l'épais rideau noir de séparation avec le poste de pilotage. L'opérateur pouvait ainsi se consacrer à sa tâche de surveillance de l'écran du radar et de manipulation des appareils associés (il était aussi chargé du largage de marqueurs, colorants et fumigènes, en les faisant glisser par une trappe située dans son dos). L'habitacle n'était pas pressurisé, ne disposait pas de l'air conditionné, et était assez bruyant. L'Alizé, prévu pour être embarqué, était équipé d'une crosse d'appontage, et d'un point d'accroche pour le catapultage. Cependant l'appareil pouvait décoller sans l'aide d'une catapulte, sans sa charge complète de carburant, en utilisant la longueur du pont diagonal du porte-avions. La cellule et le train d'atterrissage étaient extrêmement robustes, et l'avion pouvait rebondir très haut à l'appontage sans dommages. L'autonomie de cet appareil était de trois heures et demi à quatre heures de vol.

Les Alizé de l'Aéronavale furent modernisés plusieurs fois. Une amélioration fut le montage d'un radar Thomson-CSF DRAA-10A Iguane, du type de celui installé sur l'Atlantic, d'un système ESM (Electronic Support Measures) ARAR 12 servant à la détection et à la localisation en azimut des émissions, et d'un équipement de navigation radio Oméga Equinox. Un ordinateur portable employé par le navigateur fut aussi installé en 1997. Cet équipement faisait office de calculateur de mission (estimation de la route et de la vitesse des échos), et couplé au système Oméga, il gérait également la navigation de l'appareil. Plus tard dans la décennie, certains appareils furent équipés d'un capteur d'imagerie infrarouge prospective (FLIR, caméra thermique fonctionnant dans l'infrarouge), et d'un système optronique Thomson-CSF TTD Chlio.

Malgré ces mises à niveau (ALM, ALizé Modernisé, et ALH, ALizé mis à Hauteur), à un moment, l'Alizé ne fut plus capable de chasser les sous-marins nucléaires modernes, et ses missions furent réduites à la surveillance maritime. Il était encore en activité en 1997, participa à la campagne de l'OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord), pendant la campagne contre la Yougoslavie, au Kosovo, au début de l'année 1999, avec le porte-avions Foch, puis les avions furent retirés au début des années 2000.


- En complément, vue frontale d'un Breguet 1050 Alizé, immatriculation F-AZYI, cn 59. Détail du côté droit de cet appareil et de l'articulation de l'aile repliable. Salon du Bourget (Paris Air Show 2019).

Source partielle : Bombers, encyclopaedia of world aircraft - Kenneth Munson, Fana de l'Aviation numéro 346.

Br-1050             
Moteurs(s)/Engine(s)   1 turbopropulseur de 2.100 ch                      Rolls-Royce Dart RDa-21                           
Envergure/Span 15,59 m (51 ft 1.8 in) Longueur/Length 13,86 m (45 ft 5.7 in) Hauteur/Height 4,75 m (15 ft 7 in) Poids total/Weight 8.160 kg (17,990 lb)
Vitesse/Speed 540 km/h à 3000 m            Plafond/Ceiling 6.000 m (19,690 ft)  Autonomie/Range 1.380 km (860 miles) Endurance/Endurance                     


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