Aerospatiale-Sa 341/342 gazelle          

Aérospatiale SE-313 - SA 318 Alouette II

mars 1955 Aerospatiale-Se-3200 frelon

Vue d'une Alouette II (photo : Colin K. Work) Vue d'une Alouette II accompagnée d'un Westland Scout.

L'histoire de l'Alouette commença avec le S.N.C.A.S.E. (Société Nationale de Constructions Aéronautiques du Sud-Est), 3101, le premier hélicoptère entièrement français conçu et construit après la Deuxième Guerre mondiale. Le monoplace SE-3101 était doté d'un moteur Mathis de 85 ch et vola pour la première fois en juin 1948. Il fut suivi du biplace SE-3110 immatriculé F-WFUE, et équipé d'un moteur Salmson 9NH de 200 ch. Le premier de la lignée à être nommé Alouette fut développé à l'origine comme engin agricole. Deux prototypes S.N.C.A.S.E. SE-3120, référencés F-WGGD et F-WGGE furent fabriqués, également dotés d'un moteur Salmson, et le modèle établit plusieurs records nationaux et internationaux en juillet 1953 (dont un vol, avec comme pilote Jean Boulet, constituant un nouveau record mondial de distance en circuit fermé).

Le modèle de production, cependant, fut équipé d'une turbine. Deux prototypes de ce type, SE-3130 Alouette II, furent dotés d'une turbopropulseur Turbomeca Artouste II. Le premier SE-3130 effectua son vol inaugural en mars 1955, et trois mois plus tard, l'Alouette II établit un nouveau record d'altitude pour hélicoptère, en atteignant 8.210 m (26.930 pieds). Trois appareils de pré-production similaires SE-3130 furent fabriqués, et l'Alouette II obtint sa certification domestique début mai 1957. L'Alouette II de production équipée de la turbine Artouste fut livrée initialement afin de satisfaire les commandes passées par la force militaire française et les clients civils, et quand la fabrication fut arrêtée, environ 920 exemplaires avaient été construits, pour des clients répartis dans 33 pays. Dans cette production, environ 360 machines furent fabriquées pour les entités militaires françaises, particulièrement pour l'ALAT (Aviation Légère de l'Armée de Terre), et environ 270 autres appareils furent construits plus tard pour les forces armées de la République Fédérale d'Allemagne.

Parmi d'autres clients militaires importants de l'Alouette II à moteur Artouste (redésignée SE-313B en 1967), on trouvait la Belgique (35 exemplaires), la Suisse (trente ex.), la Suède (25 ex.), et la Grande Bretagne (17 ex. pour l'Army Air Corps). Cet hélicoptère fut aussi livré en Autriche (seize exemplaires), au Cambodge (huit ex.), au Congo-Léopoldville (République du Congo, trois ex.), en République Dominicaine (deux ex.), en Indonésie (trois ex.), en Israël (quatre ex.), en Côte d'Ivoire (deux ex.), au Laos (deux ex.), au Liban (trois ex.), au Mexique (deux ex.), au Maroc (sept ex.), aux Pays-Bas (huit ex.), au Pérou (six ex.), au Portugal (sept ex.), en Afrique du Sud (sept ex.), et en Tunisie (huit ex.).

Les missions militaires primaires assurées par cet appareil étaient l'observation, la reconnaissance photographique, le secours en mer et sur terre, les liaisons, et l'entraînement, mais cette machine pouvait aussi être équipée pour des missions plus offensives. Les Alouette de l'ALAT furent employées pour des essais de missiles anti-tank Nord A.S.10 et A.S. 11, et quelques hélicoptères de l'Aéronavale furent utilisés pour emporter des torpilles à tête chercheuse. D'autres usages furent l'évacuation de blessés (avec des brancards montés à l'extérieur), l'épandage de produits agricoles, et le transport de charges, comme grue volante (avec une charge possible sous élingue de 500 kg, 1.100 livres). Un train d'atterrissage formé de roues ou de patins, ainsi que de flotteurs pouvait être monté sur toutes les versions, suivant la demande. Des licences de fabrication et de commercialisation furent cédées à Saab, en Suède, et à Republic, aux Etats-Unis, et l'Alouette devint en 1963, le premier hélicoptère à turbine commercial opérant dans ce pays (Republic Lark équipé initialement d'un turbopropulseur Garrett AiResearch TSE331-7 de 600 ch).

La production du modèle fut poursuivie, sous la forme de la variante SA 318C (à l'origine SE-3180), qui vola pour la première fois fin janvier 1961, et reçut la certification domestique en février 1964. Ce modèle avait globalement la même cellule que celle de l'appareil initial, mais était équipé d'une turbine Astazou IIA fournissant 530 ch (puissance réduite 360 ch), et d'un système de transmission renforcé issu de l'Alouette III. Un lot initial d'environ quinze machines de ce type fut construit pour le compte de l'ALAT. Au début de l'année 1972, les ordres d'achat avaient atteint environ 340 machines, pour la Gendarmerie nationale, en France, les forces de police de la République Fédérale d'Allemagne, d'autres forces militaires, et aussi des clients civils.

En mars 1969, le prototype d'une nouvelle version dérivée désignée SA 315B Lama, effectua son premier vol. Globalement, cet appareil était doté d'une cellule renforcée d'Alouette II, équipée d'un turbopropulseur Artouste IIIB pouvant fournir la puissance maximale de 870 ch (puissance réduite de 550 ch), et d'un rotor et du système de transmission d'Alouette III. Développé à l'origine pour répondre à une demande des forces armées indiennes, le Lama avait été commandé courant janvier 1972, en environ soixante exemplaires, par dix opérateurs, et la licence de production avait été acquise par HAL (Hindustan Aeronautics Limited). En juin 1972, un appareil de ce type établit un nouveau absolu record d'altitude pour hélicoptère, en atteignant 40.815 pieds (12.440 m).

La société S.N.C.A.S.E., Société Nationale de Constructions Aéronautiques du Sud-Est, devint Sud-Aviation, après la fusion opérée avec la S.N.C.A.S.O., Société Nationale de Constructions Aéronautiques du Sud-Ouest, début mars 1957. La compagnie Aérospatiale (créée sous le nom SNIAS, Société Nationale Industrielle Aérospatiale) fut le résultat de la fusion réalisée en 1970, de Sud-Aviation, Nord-Aviation et de la Société d'Etude et de Réalisation d'Engins Balistiques (SEREB). Les Alouette II de l'ALAT furent engagées, en version armée, lors de la guerre d'Algérie (1954-1962). Elles assurèrent des missions de ravitaillement, d'évacuation sanitaire, de transport de fret sous élingue, de déploiement de commandos, et quelques hélicoptères de l'Aéronavale de ce type furent également engagés durant ce conflit. Ces machines non armées, remplirent des missions de commandement aéroporté au profit d'hélicoptères d'assaut.


Rotor principal d'Alouette II, partie avant de l'appareil sur la droite, turbine à gauche (Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget, 2004). Rotor d'Alouette II (photo : JN Passieux - Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget)


- En complément, vue d'un hélicoptère SE-313B Alouette II, immatriculation F-AYRC, cn 1744, et détail de la turbine. Meeting de Melun-Villaroche 2023.

Source partielle : Helicopters and other Rotorcraft since 1907 - Kenneth Munson (ISBN 0-7137-0610-4).

SE-3130 (HKP 2)     
Moteurs(s)/Engine(s)   1 turbine de 530 ch                                Turbomeca Artouste IIC6                           
Diamètre rotor/Rotor diameter 10,20 m (33 ft 5.6 in) Longueur/Length 9,70 m (31 ft 9.9 in) Hauteur/Height 2,75 m (9 ft 0.3 in) Poids total/Weight 1.600 kg (3,530 lb) 
Vitesse/Speed 185 km/h à 0 m (110 mph at sea level) Plafond/Ceiling 2.150 m (7,050 ft)   Autonomie/Range 565 km (350 miles)   Endurance/Endurance                     


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