Mitrailleuses Première Guerre mondiale

 

La première mitrailleuse (arme à feu à fonctionnement automatique), la mitrailleuse Maxim, fut inventée par Sir Hiram Stevens Maxim (1840-1916), un concepteur britannique d'origine américaine. Il était le frère de Hudson Maxim, un autre inventeur militaire, spécialisé dans les explosifs.

Originaire de Sangerville, dans l'état du Maine, Maxim descendait d'une ancienne famille huguenote qui avait fuit la France lors des guerres de religions. Apprenti constructeur d'autocar à l'âge de 14 ans, il travailla plus tard pour la compagnie de son oncle Levi Stephens à Fitchburg (Massachusetts). Par la suite, il fut dessinateur industriel et travailla à la fabrication d'outils, puis suivant les traces de son père et de son oncle, devint ingénieur mécanique et concepteur d'armes. Intéressé également par la radio amateur, il fonda, en mai 1914, l'American Radio Relay League (ARRL), une association d'amateurs de radio qui deviendra la plus grande de ce type aux U.S.A. Il inventa aussi des silencieux pour l'industrie et encore, à ce jour (2011), existe la société Maxim Silencers qui développe et fabrique des silencieux industriels de qualité destinés principalement à l'industrie pétrolière et du gaz et aussi au marché de l'énergie.

Maxim peut être considéré comme le père de la mitrailleuse moderne. Enfant, il fut frappé par le recul d'un fusil, ce qui lui donna l'idée d'utiliser cette force afin d'automatiser les fusils existants alors. Il déménagea en Angleterre en 1881 (naturalisé en 1899, il sera anobli par la reine Victoria en 1901 pour ses inventions, plusieurs étant à usage militaire), s'installa dans une grande maison à West Norwood puis reprit ses travaux sur la conception d'une arme automatique. Il travailla sur diverses méthodes entre 1883 et 1885, et développa finalement un mécanisme qui utilisait le recul pour fermer la culasse et compresser un ressort afin de préparer automatiquement l'arme pour son prochain tir.

Maxim fit breveter son invention et trouva un fabricant d'armes pour construire sa mitrailleuse à Crayford, dans le comté de Kent. Le fabricant, incorporé sous le nom Vickers, Son & Maxim en 1896, produira une version améliorée de l'arme, la mitrailleuse lourde Vickers, qui sera la mitrailleuse britannique standard pendant de nombreuses années.

En 1899, l'Allemagne entreprit de nombreux essais de mitraillettes. Les Maxim s'avérerent plus performantes que leurs concurrentes, Hotchkiss et Skoda. L'armée allemande adopta logiquement la Maxim sous le nom de MG 08, MG signifiant en allemand Maschinengewehr (ce qui signifie mitrailleuse en français). Cette arme fut largement produite par les Arsenaux impériaux allemands et exportée par la suite dans de nombreux pays, Belgique, Brésil, Bulgarie, Chili, Chine, Espagne, Irlande, Pays-Bas, Pérou, Perse, Roumanie, Pologne, Roumanie, Serbie, Suisse, Turquie et Yougoslavie. Différentes variantes de cette arme furent produites en Russie, en Autriche-Hongrie, au Royaume-Uni, en Espagne et bien sûr aux Etats-Unis. Les arsenaux chinois la copièrent comme mitrailleuse Type 24 à partir de 1935. L'armée française et l'armée britannique utilisèrent également des MG 08 prises à l'ennemi pendant la Première Guerre mondiale.



- mitrailleuse Maxim gun :
La Maxim gun fut la mitrailleuse la plus célèbre de Maxim. Elle utilisait des balles de calibre 7,7 mm (.303 pouce), pesait environ 27 kg, et mesurait 107,9 cm. Lourde, elle nécessitait une équipe de quatre hommes pour sa manipulation. Mise en service opérationnel en 1889 pour le compte de la force volontaire de défense civile, Singapore Volunteer Corps en 1889, cette arme, d'une puissance de feu considérable pour l'époque et emblématique de la Grande Guerre, permettra de stopper de nombreuses charges d'assaillants pendant la Guerre russo-japonaise, en Afrique du Sud contre les Zoulous et les Boers ou encore contre les Derviches au Soudan.

- mitrailleuse MG 08 :
Dérivée de la mitrailleuse Maxim, elle fut fabriquée en Allemagne à partir de 1908 et resta en production environ quarante ans. D'une cadence de tir de 500 coups par minute, elle utilisait des munitions Mauser, calibre 7,92 mm en bandes souples ou métalliques de 100/250 cartouches. Son poids, non chargé était de 22 kg, sa longueur totale était de 118 cm (taille du canon seul, 68 cm). Fabriquée en acier usiné sauf pour le radiateur (tôle) et les poignées (bois), cette mitrailleuse à tir automatique était dotée d'un système de refroidissement du canon par liquide. Equipée d'un guidon nu et d'une hausse réglable et rabattable, elle pouvait être montée sur un trépied, sur chariot (Dunonald) et divers types d'affûts (quatre pieds ou antiaériens).

La version LMG 08/15 (Luft Maschinengewehr), communément appelée Spandau d'après la ville de sa fabrication fut montée sur les premiers Fokker à mitrailleuse synchronisée et devint l'arme principale de tir vers l'avant à montage fixe sur les chasseurs allemands. Le refroidissement de cette arme ne se faisait plus par liquide, mais par déplacement de l'air dans un manchon ajouré entourant le canon.

La mitrailleuse Parabellum MG 14, d'un calibre de 7,92 mm, et également dotée d'un manchon de refroidissement, fut aussi montée sur des avions et dirigeables allemands de la Première Guerre mondiale. Conçue par Karl Heinemann et construite par la Deutsche Waffen und Munitionsfabriken (DWM), elle était montée sur un support orientable et manoeuvrée, souvent, sur des appareils biplaces, par les observateurs. Sur cette arme, les munitions en bande étaient enroulées autour d'un tambour.

- mitrailleuse Vickers :
La mitrailleuse Vickers était une mitrailleuse Maxim (principe d'utilisation de la force du recul) améliorée et modifiée de façon à la rendre plus légère. D'autres améliorations portaient sur la profondeur de la boîte de culasse plus réduite, le manchon réfrigérant doté de cannelures pour en augmenter la surface de refroidissement, le système de détente modifié, le mouvement du levier d'armement inversé, le ressort récupérateur différent.

Elle existait en version mitrailleuse Vickers d'infanterie, anglaise ou française. Les particularités de cette dernière était la bande de 250 cartouches spécifique à la balle D et portant des renforts spéciaux en toile, le bloc d'alimentation particulier pour la cartouche D de 8 mm portant des guides spéciaux et deux cliquets supérieurs séparés au lieu d'être réunis. La hausse était graduée en mètres pour le tir de la balle D et l'affût était spécifique, type affût-trépied Vickers type J. Le matériel d'équipement et de transport était également particulier.


Il existait aussi différents types de mitrailleuses Vickers utilisées dans l'aviation : le type Tir à terre, le type Avion type anglais et Avion type français.
Deux calibres étaient utilisés : 7,7 mm (.303 pouce) et 11 mm. Il existait deux sens d'alimentation, bloc à droite et bloc à gauche (seulement en 7,7) et deux modèles de levier d'armement (droite et gauche) :


Vickers type à terre : Exclusivement de calibre 7,7 mm (elle n'existait en 11 mm que dans les Commissions d'expériences et de réception des cartouches). Destinée à l'instruction des troupes au sol et pourvue d'un manchon réfrigérant à eau.
Vickers Avion type anglais : Mitrailleuse destinée à l'armement de capot des avions. Tir synchronisé, commandé par le moteur qui actionnait la gâchette aux instants voulus. Refroidissement du canon obtenu par le courant d'air du vol qui traversait le manchon ajouré. Existaient en deux calibres, 7,7 mm et 11 mm. La mitrailleuse Vickers d'avion type anglais étaient une modification de la mitrailleuse de tir à terre dont le manchon avait été ajouré et les organes de détente supprimés.
Vickers Avion type français : Comportait un manchon de diamètre réduit et avait été construite directement pour l'emploi sur avion. Elle était parfois désignée sous l'appellation M.A.C. (Manufacture d'armes de Châtellerault).


Vue d'un pilote anglais chargeant une mitrailleuse Lewis sur un S.E.5a (photo : Jane's fighting aircraft of World War I John W.R. Taylor) Illustration montrant le pilote d'un chasseur anglais effectuant le montage d'un double tambour à munitions sur la mitrailleuse supérieure, type Lewis, d'un R.A.F. S.E.5a. On distingue bien sur la vue le rail de montage cranté de l'arme (support Foster, rail courbe à profil en I), ainsi que l'échappement de moteur. Une mitrailleuse de capot Vickers synchronisée complétait l'armement de cet appareil.

- mitrailleuse Lewis :
Mise au point en 1911, à partir d'un modèle de l'Américain Samuel Mc Lean, par le colonel Isaac Newton Lewis de l'U.S. Army, la mitrailleuse de même nom fut montée pour la première fois sur un aéroplane début juin 1912. Elle équipait dès 1915, plusieurs forces aéronautique militaires européennes, parmi lesquelles celles de la Grande Bretagne, de la Belgique et surtout de la France qui en fit construire certains exemplaires sous license par Hanriot.

Les premiers modèles furent montés sur des Morane-Saulnier monocoque Type N à la place de mitrailleuses Hotchkiss dont les pièces mobiles étaient trop lourdes. La Lewis présentait en outre l'avantage d'être très maniable et d'être capable de tirer sous des angles variés. Son principal défaut résidait dans son réapprovisionnement peu aisé.



Vue d'un moteur canon Hispano-Suiza (photo : JN Passieux - Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget) Vue d'un moteur canon Hispano-Suiza de 1917. Le canon était placé entre les deux rangées de cylindres de ce moteur V-8 équipé d'un réducteur, dont l'arbre porte hélice était creux afin de permettre le passage du tube du canon.

- moteur canon Hispano-Suiza :
Sur une suggestion de l'As Georges Guynemer, la maison Hispano-Suiza effectua des essais de montage d'un canon semi-automatique d'infanterie de 37 mm tirant à travers le moyeu de l'hélice. Ce canon fabriqué par l'arsenal de Puteaux (TRP, Tir Rapide Puteaux, ou SAMC, Semi Automatique Moteur Canon), fut monté entre les deux rangées de cylindres d'un moteur en V de 220 ch, Type 8C. En 1917, le pilote René Fonck, testa ce canon monocoup à chargement manuel sur un Spad XII et abattit onze avions. Cependant, ce concept fut abandonné à cause de la faible cadence de tir, du recul de la pièce et des fumées dans le poste de pilotage.


- En complément, vue d'une mitrailleuse type Lewis montée sur anneau rotatif en place arrière d'un Bristol Fighter (réplique d'un modèle F2B, immatriculation F-AYBF, décoration comme E2262, A 6, du Squadron No. 39, Home Defence, du R.F.C.) et détail du chargeur rotatif contenant les munitions. On peut distinguer également sur la première vue, le détail de l'entoilage autour de la place du mitrailleur. Musée volant Jean-Baptiste Salis, Ferté-Alais, juillet 2015.

Sources partielles : site web Wikipedia, et site Mitrailleuses de la Première Guerre mondiale.

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