Fiat-A.s.2

Fiat S.76

General electric-Cf34

Vue de moteurs Fiat S.76 pour montage sur dirigeable (photo : Jane's fighting aircraft of World War I John W.R. Taylor) Moteurs Fiat S.76, quatre cylindres en ligne à refroidissement liquide. Montage symétrique de deux unités, alimentations et pompes à eau au centre, magnétos à l'extérieur. Ces moteurs étaient destinés au montage sur dirigeable (installation en nacelle sur le Forlanini F.5), on peut distinguer sur la photo les arbres de transmission et les boîtiers de renvoi.

Le moteur Fiat désigné S.76 avait été conçu pour équiper des dirigeables. De type quatre cylindres en ligne à refroidissement liquide, sa cylindrée dépassait les 28 litres (alésage de 19,0 cm, course de 25,0 cm). La cylindrée unitaire atteignait environ 7 litres, ce qui constitue un record pour la production de moteurs italiens (et probablement pour la production mondiale). La puissance atteignait 290 ch à 1.900 tr/min. L'alimentation comprenait un arbre à cames en tête entraîné par un système d'arbre avec engrenages. L'énorme cylindrée unitaire qui permettait d'augmenter le rendement posait, par ailleurs, quelques problèmes côté combustion, aussi l'allumage comprenait deux bougies par cylindre.

La construction de ce moteur S.76 A fut limité à une présérie, comme presque toute la production de moteurs pour dirigeables construits par Fiat (S.53 A, S.54 A, N.16). Cependant quelques machines de ce type furent utilisés avec des résultats satisfaisants dans le cadre de la Guerre italo-turque (Guerra di Libia entre septembre 1911 et octobre 1912) et au début de la Première Guerre mondiale.



Tableau des dirigeables italiens, Type F, dus à Enrico Forlanini (1848-1930). Forlanini était un ingénieur italien né à Milan, pionnier de l'aéronautique connu pour ses travaux sur les hélicoptères, les avions, les hydrofoils et les dirigeables. Son frère ainé Carlo Forlanini (1847-1918) fut un physicien italien renommé.

Modèle/Année Volume/Dimensions Moteur(s) Vitesse Plafond Charge utile Nb de vols/Autonomie Opérateur Remarques
F.1 Leonardo da Vinci (1900-1901, premier vol juillet 1909) 3.265 m3, longueur : 40 m 1 Antoinette de 40 ch 52 km/h     38, distance totale 850 km, durée maximale 90 min   Construction démarrée en 1900 avec la collaboration de Cesare del Fabbro. Premier vol effectué en 1909, un an après le premier vol d'un dirigeable italien semi-rigide par Gaetano Arturo Crocco.
F.2 Città di Milano (août 1913) 12.000 m3 (12 cellules), longueur : 72 m 2 Isotta-Fraschini de 80 ch 70 km/h 2.400 m 5.000 kg. 43 Armée italiene (Regio Esercito) La cabine du F.2 comprenait trois compartiments, une cabine de commandement, une cabine passager et la salle des machines. Par sûreté, l'enveloppe était doublée et le matériel équipé d'extincteurs.
F.3 13.790 m3 4 Fiat S.54-A de 80 ch 80 km/h   6.000 kg. autonomie : 24 heures   Construit pour le gouvernement britannique, mais réquisitionné par l'Armée italienne à cause de la Première Guerre mondiale en 1918.
F.4 (1915) 15.000 m3, longueur : 90 m, largeur : 18 m 2 Isotta-Fraschini de 160 ch 80 km/h 4.000 m 7.000 kg.   Marine italienne (Marina Italiana)  
F.5 (1917) 17.783 m3 (12 cellules), longueur : 91 m, largeur : 20 m 2 Fiat S.76-A de 250 ch 75 km/h 6.100 m 10.000 kg.   Armée italienne Equipage : un commandant, deux officiers, deux mécaniciens. Employé pour des opérations militaires, retiré début février 1918.
F.6 (1918) 15.000 m3 4 Isotta-Fraschini IV-B de 180 ch         Armée italienne (Regio Esercito) Une seule action militaire effectuée avant l'Armistice.
Omnia Dir (1931) 4.000 m3, (12 cellules), longueur : 56 m, largeur : 13 m 1 Isotta-Fraschini de 150 ch           Equipé de deux groupes de cinq buses à air comprimé pour les manoeuvres (un à chaque extrémité). Les buses étaient orientées, haut, bas, droite, gauche et avant/arrière.

Remarques :
- le F.1, comme tous les dirigeables Forlanini, à l'exception de l'Omnia Dir, comprenait un empennage arrière constitué de groupes de plans multiples.
- le F.2 fut endommagé, début avril 1914, par des arbres et le terrain à la suite d'un atterrissage d'urgence durant un orage. Victime ensuite d'un incendie lors du vidage des cellules du ballon, il fut détruit lors de cet accident.



Comme le Fiat A-12 qui fut monté sur la SB4 Mephistofeles (pilote Ernest Eldridge), le moteur S.76 équipa aussi une automobile de course. Ce véhicule fut conçu l'hiver 1910-1911 pour concurrencer la Blitzen Benz équipée d'un moteur quatre cylindres de 21,5 litres de cylindrée (puissance 200 ch à 1.600 tr/min). Deux exemplaires furent construits, le premier fut, au cours de sa carrière, acheté par le prince russe Boris Soukhanov fin 1911, mais après la révolution bolchevique de 1917, il fut envoyé en Australie puis doté d'un moteur Stutz jusqu'à ce qu'il soit accidenté en 1924. La deuxième machine fut conservée par Fiat, elle fut finalement réformée en 1920, seul le moteur étant conservé.

La S.76 (la vue est celle du premier modèle) contrairement à la SB4, était bien profilée avec un radiateur tout en courbes qui sera repris sur les Fiat de tourisme après 1913 et une partie arrière arrondie. La transmission comprenait une boîte primaire manuelle à quatre rapports ainsi qu'une secondaire à chaîne, les roues étaient à rayon et l'échappement libre passait côté gauche assez près du poste de pilotage. L'allumage était triple et le freinage presque inexistant (frein principal au pied sur la transmission et frein à main sur tambours arrière). La visibilité vers l'avant était faible à cause de l'énorme capot, les pilotes devaient donc regarder plus sur les côtés qu'au-dessus du moteur. Les dimensions de la machine étaient, longueur 3,75 m, largeur 1,30 m pour une hauteur de 1,55 m (en illustration de l'allure de la voiture, vue de face montrant bien l'énorme hauteur de capot par rapport à la largeur).

Le fameux pilote Felice Nazzaro essaya, dans les rues de Turin, avec le mécanicien anglais Jack Scales, cette voiture capable d'atteindre 225 km/h et d'un poids conséquent (1.650 kg/1.900 kg en pleine charge). Après cet essai mémorable d'une voiture crachant des flammes dans un bruit étourdissant (surnom de l'engin, la Bête de Turin), le pilote jugea la Fiat inconduisible. A la suite, Fiat engagea un autre grand pilote italien de l'époque, Pietro Bordino. Le pilote tenta plusieurs records de vitesse maximale ou de 1.000 m départ arrêté à Brooklands (circuit de course près de Weybridge dans le Surrey, Angleterre) ou à Saltburn Sands (Yorkshire, Angleterre), mais sans jamais réussir à battre ceux établis par la Blitzen Benz. Bordino arrêta l'aventure fin 1911 quand la voiture s'enlisa sur la plage de Saltburn à plus de 180 km/h.

Par la suite, cette voiture très difficile à conduire fut vendue, au prince russe Boris Soukhanov qui lui aussi, tenta des records (avec l'assistance du belgo-américain Arthur Duray). Il atteignit plus de 210 km/h à Ostende en décembre 1913, battant ainsi le record sur un kilomètre établi par Barney Oldfield avec la Blitzen. Il raconta que la voiture était déjà terrifiante à maintenir en ligne droite mais qu'il était impossible de faire quoique ce soit en virage du fait d'un freinage inexistant et du sous virage du au poids du moteur. La voiture fut retournée à Turin fin 1913 après que le prince soit passé très près de la mort à Brooklands. Elle fut vendue, quelques années plus tard, au Mexique puis finalement en Australie.

Début 2000, Duncan Pittaway acheta le châssis numéro 1 en Australie et le moteur de l'exemplaire numéro 2, dans le but de reconstruire une machine complète.


Source partielle : site web Wikipedia.

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