Caproni-Ca.90                  

Ballons Caquot

année 1914 Casa eads-C-212

Vue d'un ballon d'observation captif Caquot (plan d'origine : Encyclopédie des Avions Militaires du Monde - Enzo Angelucci) Pour répondre au Drachen allemand (ballon-cerf-volant), les Français, mal équipés au début de la Première Guerre mondiale, développèrent le ballon captif Caquot, à la fois stable et d'une très grande efficacité. Le volume de ce ballon de 1916 atteignait de 750 à 1.000 m3.

En France, il fut décidé, dès 1911, de renoncer à la fabrication de ballons captifs en leur substituant désormais des aéroplanes. Cependant, lorsque débuta la Première Guerre mondiale, les chefs militaires se rendirent compte de leur erreur et entreprirent de la réparer en confiant au capitaine Jacques Théodore Saconney (1874-1935), le soin de reconstituer une force aérienne d'observation.

Récupérant quelques ballons sphériques (modèle de 1876) dans des dépôts et des places fortes (Verdun, Toul, Epinal et Belfort), cet officier entreprenant, alors basé à Epinal, réorganisa cette spécialité, de sorte que, au cours du dernier trimestre 1914, une trentaine de ces engins servaient en première ligne. Dans les mois qui suivirent, une dizaine supplémentaire furent engagée, et à la fin de l'année 1915, alors que la guerre de tranchées faisait rage, environ 75 compagnies d'aérostiers, équipées de ballons de 750 m3 capables d'opérer à une altitude de 800 m, mais sans pouvoir supporter des rafales supérieures à 30 km/h, se battaient au-dessus du front en effectuant des missions d'observation et de réglage de tir d'artillerie.

En raison de leur grande instabilité et de leur faible tenue dans les rafales de vent, les Français délaissèrent assez vite les engins sphériques pour adopter, au final, des ballons de même forme que les Drachen allemands (surnommés saucisses) utilisés à grande échelle et avec un succès grandissant depuis le début des opérations militaires. En 1916, à l'initiative de l'ingénieur Albert Caquot (1881-1976), fut conçu le ballon dit "Caquot" (Type M) qui pouvait être treuillé à des altitudes plus importantes que le Drachen et subir des vents deux fois plus forts sans aucune conséquence. Ce ballon se différenciait, du modèle précédent, Type L, par son empennage formé de trois lobes identiques, triangulés intérieurement à 120° pour leur assurer, lorsqu'ils étaient gonflés par le vent, une rigidité complète permettant l'orientation de l'engin et son immobilisation.

Cet engin, qui pouvait atteindre, dans des conditions favorables, une altitude proche de 1.500 m et supporter pour l'observation courante des vitesses de vent supérieures à 20 m/s, se révéla excellent. Il fut fabriqué à plus de mille exemplaires avant la fin de la Première Guerre mondiale, en novembre 1918, et fut adopté par l'ensemble des armées alliées. Les différents modèles furent construits en quatre dimensions avec des volumes respectifs de 750, 820, 930 et 1.000 m3. Leur capacité d'emport pouvait aller jusqu'à trois personnes. Les observateurs étaient équipés de jumelles, communiquaient avec le sol par un téléphone de campagne et disposaient d'un parachute accroché au flan de la nacelle. Suite aux attaques aériennes, certaines nacelles furent équipées de dispositifs de défense.

La Marine nationale employa aussi des ballons Type P en 1917 (820 m3), puis des Type R de 1.000 m3 comprenant deux nacelles. En avril 1917, des ballons Type N furent conçus pour la protection des villes ou des points stratégiques.


Source partielle : site web Wikipedia.

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