Fairey-Albacore                     

Fairey Barracuda

décembre 1940 Fairey-Battle

Vue d'un Barracuda II (origine : Bombers 1939-1945 - Kenneth Munson) Vue et plan d'un bombardier en piqué Barracuda II du Squadron No. 829 embarqué sur le H.M.S Victorious (attaque du grand cuirassé Tirpitz dans le fjord norvégien Kaafjord, Altafjord, début avril 1944, opération Tungsten).

La forme assez disgracieuse du Burracuda, ainsi que son aspect, quand il était équipé d'une torpille, de bombes, du canot de secours, d'un radar, ou d'autres équipements, étaient une conséquence directe de la spécification S.24/37, pour laquelle il avait été conçu. Il fut le premier bombardier porteur de torpille monoplan britannique embarqué sur porte-avions de construction entièrement métallique. Pourtant, son haut plan de queue tenu par des mâts, et les grands volets à commande hydraulique Fairey-Youngman pouvaient faire penser que son dessin était beaucoup moins évolué que ce qu'il était réellement. L'abandon du moteur Rolls-Royce Exe (24 cylindres en X, sans soupapes, à refroidissement par air) prévu initialement, retardèrent les essais du premier prototype (P 1767), et cet avion vola pour la première fois début décembre 1940, avec comme propulseur, un Merlin 30 de 1.260 ch.

La priorité ayant été donnée à d'autres types d'avions, la production fut retardée, et le premier Barracuda I ne vola qu'au mois de mai 1942. Ce modèle fut construit en environ trente exemplaires (en en incluant cinq fabriqués par Westland), il fut suivi d'environ 1.690 Barracuda II. Ce modèle était équipé d'un Merlin 32 de 1.640 ch, entraînant une hélice Rotol à quatre pales, et pas constant. Cette variante était dotée également d'un radar centimétrique ASV II (Air to Surface Vessel), avec des antennes Yagi-Uda montées au-dessus des ailes. Le modèle Mk. II pouvait emporter une charge opérationnelle un peu plus importante, mais ses performances générales étaient légèrement inférieures. Le Barracuda I fut utilisé principalement pour des essais, ou de l'entraînement au changement de matériel, et la première unité équipée fut le Squadron No. 827, qui fut dotée de Mk. II, en janvier 1943.

Les premières opérations en service actif furent faites par les machines du Squadron No. 810, à bord du porte-avions H.M.S. Illustrious, en Méditerranée, lors du débarquement à Salerne (opération Avalanche, début septembre 1943). En service, le Barracuda fut plus souvent employé comme bombardier en piqué, qu'en porteur de torpille, et ce fut dans ce rôle, qu'environ quarante appareils, appartenant à quatre unités embarquées à bord des porte-avions H.M.S. Victorious et Furious, portèrent des attaques contre le grand cuirassé Tirpitz, alors réfugié dans un fjord, au nord de la Norvège. Ces attaques effectuées en avril 1944, avec des bombes de 500 (environ 230 kg), ou 1.000 livres (environ 450 kg), prévues pour percer des blindages, furent un succès, le navire de guerre allemand ayant été touché directement quinze fois, pour seulement trois avions perdus.

Plus tard, les bombardiers effectuèrent, à bord de l'Illustrious, des missions comparables, dans le théâtre du Pacifique. Dans cette partie du monde, un fait d'armes à mettre au crédit de ces avions, fut l'attaque réussie des raffineries de pétrole, alors tenues par les Japonais, à Pangkalang Brandan, Sumatra (opération Lentil, début janvier 1945). La dernière variante, du temps de la guerre, fut le Mk. III, globalement identique au modèle précédent, mais doté d'un radar ventral ASV logé sous un radôme, lui permettant d'effectuer des missions de lutte anti sous-marine. Fairey construisit environ 670 Mk. II, Blackburn 700 exemplaires, Boulton and Paul, 300 exemplaires, et Westland, une trentaine. Environ 460 Mk. III furent fabriqués par Fairey, et environ 390 par Boulton and Paul.

Un modèle Mk. II fut doté, pour essais, d'un moteur Rolls-Royce Griffon VII de 1.850 ch. Ce prototype non armé (P 9976), désigné Mk. V (le Mk. IV ne fut pas produit, abandonné au profit du Fairey Spearfish), effectua son premier vol en novembre 1944. Le modèle de production Mk. V, doté de plans de queue agrandis, et modifié sur de nombreux autres points, fut doté d'un moteur Griffon 37 de 2.020 ch. Il fut produit par Fairey, en environ trente exemplaires, mais ne fut pas terminé avant la fin de la Deuxième Guerre mondiale, et servit principalement comme avion d'entraînement.

L'armement défensif d'un Barracuda était formé de deux mitrailleuses orientables Vickers K, de calibre 7,7 mm, montées dans le poste arrière, et sa charge de bombes, pour un Mk. II, était composée d'une torpille de 1.620 livres (environ 735 kg) accrochée sous le fuselage, ou d'une bombe de 1.000 livres (environ 450 kg), logée au même endroit, ou de quatre charges de profondeur de 450 livres (205 kg) ou six bombes de 250 livres (environ 113 kg) accrochées sous les ailes. L'équipage était composé de trois personnes, un pilote qui disposait d'une verrière coulissante, et deux autres membres d'équipage, observateur/navigateur et radio opérateur/mitrailleur, placés sous des verrières articulées. Ces derniers pouvaient changer de place dans l'habitacle, pour regarder par des fenêtres latérales placées sous les ailes.

La structure était entièrement métallique, avec certaines parties de type monocoque, le revêtement étant métallique. Les ailes étaient également de structure métallique, avec un revêtement de même matériau, seules, certaines parties mobiles étant entoilées. Le train d'atterrissage était classique, avec le train principal rétractable, sa géométrie étant assez complexe du fait de l'aile médiane, et une roulette de queue fixe. Le plan horizontal de queue avait été placé en position haute pour éviter les turbulences dues aux grands volets placés en arrière du bord de fuite. Ces derniers pouvaient prendre trois positions, légèrement vers le bas pour le décollage, complétement ouverts vers le bas pour l'atterrissage, et également vers le haut, afin de fonctionner en frein de piqué lors des attaques de ce type. Les réservoirs de carburant, placés dans les ailes, entre les longerons, étaient de type auto-obturant. Les ailes pouvaient être repliées vers l'arrière afin de faciliter le rangement dans les hangars, et l'avion était équipé d'une crosse d'appontage, et de points de fixation pour pouvoir catapulter l'appareil. Un canot de secours était logé à l'arrière de l'appareil, mais il fut constaté que la porte de son compartiment se bloquait lors des amerrissages, aussi les équipages adoptèrent rapidement un système de lanière relié à l'habitacle, permettant le largage du canot juste avant l'impact. Ce système fonctionnait si bien, qu'il fut finalement monté en série.


Plan d'un Barracuda II (origine : Bombers 1939-1945 - Kenneth Munson)


Vue d'un Barracuda III (photo : Jane's fighting aircraft of World War II) Vue d'un appareil naval porteur de torpille Barracuda III. Moteur Rolls-Royce Merlin 32, radôme ventral ASV (Air to Surface Vessel) destiné à la lutte anti sous-marine.

Source partielle : Bombers 1939-1945 - Kenneth Munson.

BARRACUDA II        
Moteurs(s)/Engine(s)   1 moteur à pistons de 1.600 ch              Rolls-Royce Merlin 32                             
Envergure/Span 14,99 m (49 ft 2.2 in) Longueur/Length 12,12 m (39 ft 9.2 in) Hauteur/Height 4,60 m (15 ft 1.1 in) Poids total/Weight 6.395 kg (14,100 lb)
Vitesse/Speed 370 km/h à 530 m             Plafond/Ceiling 5.060 m (16,600 ft)  Autonomie/Range 1.105 km (690 miles) Endurance/Endurance                     


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