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Renault 8 cylindres |
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Ce moteur issu des usines Renault faisait partie d'une gamme de propulseurs légers, comprenant deux quatre cylindres verticaux, l'un refroidi par air, l'autre par liquide, et des types en V, un quatre cylindres, et un huit cylindres plus connu. Le moteur Renault fut l'un des premiers modèles de moteurs légers qui aient fourni des résultats pratiques satisfaisants. Il offrait des analogies très grandes avec l'Antoinette, dont il était postérieur, mais il s'en distinguait par le refroidissement qui était assuré par un puissant ventilateur, et par sa démultiplication particulière. En effet, l'arbre moteur était relié à l'arbre à cames, lequel était renforcé, et tournait à la moitié du régime du moteur, soit environ 900 tr/min en moyenne.
Le modèle huit cylindres en V avait un alésage de 90 mm, pour une course de 120 mm. Il développait 60 ch à 1.800 tr/min, et son poids atteignait 170 kg, en comprenant le réservoir d'huile, et le ventilateur avec son capot et son entraînement. Le poids total de ce dernier ensemble était d'un peu moins de 13 kg, et absorbait environ 4 ch. Comme dans les moteurs analogues, le volant moteur avait été supprimé, et les pistons, bien que sensiblement allégés, étaient du même modèle que ceux des moteurs de voitures, avec à leur base, une gorge circulaire percée de trous et destinée à empêcher l'huile du carter de remonter dans les chambres de combustion.
Les soupapes étaient commandées par un arbre à cames unique pris dans la masse. Celles d'échappement étaient inversées et commandées directement, celles d'admission étaient en tête et commandées via poussoirs et culbuteurs. Le système d'allumage comprenait une magnéto et des bougies (une par cylindre) logées entre les soupapes. Le système de lubrification était alimenté par une pompe à tiroir oscillant et graissait les différentes parties du moteur, soit par projection, soit par l'intermédiaire de conduites d'huile. Le refroidissement des cylindres couverts d'ailettes était à ventilation forcée, la circulation étant assurée par deux ventilateurs très légers alimentant une chambre constituée d'un carter en tôle recouvrant le moteur.
Ce moteur huit cylindres avait une consommation très réduite, en particulier en huile. Il fut dérivé en 1911, en une version plus puissante de 20 ch, par augmentation de l'alésage à 96 mm, la course restant à 130 mm. Ce moteur servit, en 1914, sur certains avions des armées française et anglaise (par exemple, Farman MF.7), pour effectuer les premières reconnaissances aériennes, concurremment avec une version de même architecture, d'une puissance de 80 ch, mais d'une cylindrée plus importante (alésage 105 m, course 130 mm).
Source partielle : Gallica, "Les Aéroplanes de 1911", 1913, Raymond de Gaston.