Chenu-6 cyl

Clément-Bayard bicylindre

Clerget-14f

Vue d'un moteur Clément-Bayard bicylindre (photo : Gallica - Les Aéroplanes de 1911 - Raymond de Gaston) Vue d'un moteur bicylindre à plat Clément-Bayard, refroidissement par liquide.

La maison Clément-Bayard, proposait vers 1910, deux modèles destinés à l'aviation. Le plus léger était un type deux cylindres à plat qui fut monté sur les Demoiselle d'Alberto Santos-Dumont. Les cylindres de ce moteur (alésage de 130 mm, pour une course de 120 mm) étaient en acier forgé, travaillé au tour à l'intérieur et à l'extérieur. Les chemises étaient constituées de feuilles de cuivre, munies de plis afin d'absorber les dilatations, et soudées sur les cylindres.

Les pistons très légers étaient en acier. Les soupapes en tête rappelées classiquement par des ressorts, étaient placées côte à côte sur des sièges rapportés et étaient commandées par poussoirs et culbuteurs. L'échappement se faisait par un court tuyau permettant d'éloigner les gaz brûlés de la soupape d'admission. La distribution comprenait deux arbres à cames distincts, un pour l'admission, un autre pour l'échappement. A l'extrémité, l'un entraînait le distributeur de courant, l'autre actionnait la pompe à engrenages qui assurait la circulation du liquide de refroidissement et débitait dans un radiateur plat.

Le carburateur était placé à l'abri du vent, sous les cylindres. Le système de lubrification comprenait un réservoir d'huile, fixé au-dessus du moteur, alimentant une pompe à pistons graissant les deux paliers de l'arbre moteur. L'huile tombait ensuite dans les cuvettes du carter et lubrifiait les têtes de bielle par projection. La puissance délivrée par ce moteur qui pesait nu, environ 55 kg, atteignait 30 ch.

Le deuxième moteur d'aviation Clément-Bayard était un quatre cylindres dérivé d'un modèle automobile, et n'offrant que des modifications de détail par rapport aux modèles courants. Sa puissance atteignait 43 ch à environ 1.500 tr/min, et son poids total (avec réservoir d'huile, magnéto, carburateur, pompes) était d'environ 110 kg. Les quatre cylindres étaient fondus d'un bloc sans chemises (monobloc), afin de faciliter la fonte et augmenter la qualité du métal. Les chemises en cuivre étaient embouties en une seule pièce entourant les cylindres. Cet ensemble muni de plis afin d'absorber la dilatation était soudé sur les parois par des méthodes ordinaires. L'alésage était de 100 mm, pour une course de 120 mm.

Les soupapes étaient toutes du même côté, celles d'admission commandées par poussoirs et culbuteurs étant regroupées par deux afin de simplifier les conduits d'alimentation. Les soupapes d'échappement étaient inversées et commandées depuis l'unique arbre à cames latéral. Les culasses étaient hémisphériques, elles portaient en leur sommet les bougies d'allumage (une bougie par cylindre). Les pistons ajourés, construits en acier embouti, étaient très légers, de même que les bielles, et le vilebrequin était porté par trois paliers. Le système de lubrification comprenait une pompe à engrenages montée en bout de l'arbre à cames, et le graissage du bas moteur et des têtes de bielle se faisait par barbotage. L'alimentation était assuré par un unique carburateur automatique, présentant quelques particularités,notamment un gicleur au centre de la cuve à niveau constant. Le système d'allumage était à haute tension, avec une magnéto classique. Le système de refroidissement comprenait une pompe centrifuge assurant la circulation du liquide.

Gustave Adolphe Clément (1855-1928), dit à partir de 1906, Clément-Bayard, était un industriel français, constructeur de cycles, de motocycles, d'automobiles et de matériels aéronautiques. Sa société fut dès 1908, à l'origine de dirigeables, des modèles Astra dont la nacelle et tout le système de propulsion était fourni par l'industriel (Clément-Bayard numéros 1 à 6). Les moteurs de la marque furent montés sur des Demoiselle dès 1910, par la suite, des moteurs de plus grande puissance destinés à des avions ou des dirigeables furent développés, et l'industriel fut aussi à l'origine d'aéroplanes monoplans ou biplans.


Source partielle : Gallica, "Les Aéroplanes de 1911", 1913, Raymond de Gaston.

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