Jeu en slap

 

Le jeu en slap, très souvent lié au funk fut inventé au milieu des années 1960 par Larry Graham (groupes Sly & the Family Stone, Graham Central Station), on peut citer aussi Louis Johnson (groupe Brothers Johnson) ou encore Stanley Clarke ou Marcus Miller.

Né au Texas en 1946, Larry Graham Jr. se déplace, alors qu'il est encore jeune, avec sa famille à Oakland, Californie. Il entame précocement son apprentissage musical, apprend la guitare, l'orgue, la batterie et l'harmonica. A l'âge de quinze ans, il joue de l'orgue dans la formation guidée par sa mère chanteuse. Le groupe nommé Dell Graham Trio joue des classiques country, jazz et blues et comprend également un batteur. Une panne de l'orgue à quelques heures d'un concert l'oblige à louer une basse pour le remplacer. Il va alors se tourner vers cet instrument et le pratiquer assidûment.

Plus tard, le départ du batteur obligeant le groupe Dell Graham Trio a continuer avec seulement deux membres, Larry va expérimenter une technique pour palier l'absence de percussion : d'un côté son pouce va frapper les cordes basses (slap), de l'autre ses autres doigts de la main droite vont tendre les cordes aiguës vers l'extérieur (pop) pour qu'elles frappent les frettes au retour en produisant un son sec, le but étant de rendre l'effet d'une batterie (caisse claire). La technique de tirage des cordes aiguës avait déjà été expérimentée par certains contrebassistes (Milt "the Judge" Hinton, Israel 'Cachao' Lopez), mais l'usage du pouce reste l'invention de Larry.
Larry Graham
Larry Graham.


Le jeu en slap est caractérisé par son côté percussif dû au choc des cordes sur les frettes. Il alterne la frappe des cordes graves avec le pouce (le slap) et le tirage des cordes aiguës avec les autres doigts principalement l'index (le popping).

Le mouvement moteur est une rotation du poignet, il ne faut pas chercher à frapper les cordes hautes par le seul mouvement du pouce par exemple. Le contrôle de la durée des notes peut se faire soit en étouffant avec la paume de la main droite, soit en relâchant la main gauche.


Frappe des cordes graves avec le pouce (slap) Etouffement des cordes avec la paume de la main Tirage des cordes aiguës avec l'index de la main (popping)
Frappe des cordes graves avec le pouce (slap) Etouffement des cordes avec la paume de la main Tirage des cordes aiguës avec l'index de la main (popping)

Autres éléments :
Hammer (marteau) Fait de jouer une note avec la main gauche (vers la caisse, donc vers les aigus) sans intervention de la main droite. Sert en jeu slap, mais aussi en jeu standard pour jouer des notes qu'il serait impossible de jouer à la main droite à cause de la vitesse demandée par exemple. En général, jeu d'une première note avec la main droite et deuxième note en hammer.
Lift-off (to lift-off, décoller) Inverse du hammer, jeu d'une note avec la main droite et jeu d'une deuxième note par relâchement vers le haut du manche (donc vers les graves). Même cas d'emploi que le hammer, avec la même difficulté pour obtenir des notes de hauteur suffisante.
Note morte Une note morte est une note jouée à la main droite, mais qu'on ne fait pas sonner. Pour obtenir cet effet qui s'apparente à une percussion car la note n'a pas de hauteur, on soulève légèrement les doigts de la main gauche de façon que la corde jouée ne touche plus la frette.

Remarque :
Un des problèmes de ce style de jeu est que l'on sort du registre grave normalement utilisé par la basse pour passer dans un registre plus aigu qui peut se confondre avec celui d'une guitare ou d'un piano, d'où une confusion possible dans le placement. Egalement, certains morceaux joués dans ce style ne swinguent pas du tout par rapport à un jeu normal, jazz ternaire par exemple, par ailleurs le côté soliste, mise en avant du bassiste, le fait sortir de son rôle habituel. Cela peut être valorisant ou pénible suivant les circonstances (la blague, en slap, "On se la pète"). Pour toutes ces raisons, ce type de jeu ne doit pas être utilisé de manière systématique.

Mark King du groupe Level 42 : "Overtime", "Her Big Day" (Guaranteed), Stanley Clarke : "If This Bass Could Only Talk", "Bassically Taps" (If This Bass Could Only Talk), Marcus Miller "Tales", "Eric" (Tales), Flea du groupe Red Hot Chili Peppers : "The Power of Equality", "Naked in the Rain" (Blood Sugar Sex Magic).

Sly & The Family Stone fut révélé lors du festival de Woodstock en 1969 avec les titres "Dance To The Music" qui figure sur l'album du même nom et "I Want To Take You Higher". Ecouter aussi le très psychédélique album "Stand!".



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